Les documents présentés par le service éducatif
Le château de La Rochepot
Nous vous proposons de découvrir un dessin du château de La Rochepot.
Archives départementales de la Côte-d'Or, F52.
Dessin à l'encre sur papier, sur feuille de 23 x 35 cm.
Ce dessin date de la deuxième du XVIIe siècle. Les armoiries qui figurent sur le document sont celles du propriétaire de l'époque, le parlementaire Pierre Le Goux de la Berchère qui acquit le château en 1644. Le croquis est assez naïf et propose l'image du bâtiment tel qu'il était à la fin du Moyen Age.
On peut repérer tous les éléments militaires d'une forteresse médiévale, le donjon, les tours d'angle, mais aussi les meurtrières, le pont-levis, la barbacane et le fossé. Le seigneur est ainsi à l'abri. Mais il souhaite y vivre de façon confortable comme le montre l'ouverture de fenêtres et la présence de hautes cheminées.
Le château est également le symbole de la noblesse à qui est réservé le privilège d'avoir pont-levis et girouettes. Les molettes des éperons qui figurent sur les girouettes et que l'on retrouve sur le blason pour encadrer La Teste de More sont choisies avec soin ; ces symboles enracinent la noblesse bourguignonne dans un passé glorieux, au temps des croisades.
Pour aller plus loin : Philippe Pot, conseiller des ducs de Bourgogne
Le château de La Rochepot que l'on visite aujourd'hui est l'édifice reconstruit à la fin du XIX e siècle et au début du XX e siècle par l'architecte Charles Suisse, à la demande de la famille Carnot qui l'avait racheté en 1893 et qui le possède toujours.
Son nom reste cependant attaché à Philippe Pot, conseiller de Philippe le Bon, qui avait hérité de ce bien familial.
Le même Philippe Pot devint seigneur de Châteauneuf, selon les volontés du duc de Bourgogne. Dans ce château, il entreprit des travaux importants comme la construction du grand corps de logis au décor flamboyant que l'on voit encore.
Homme très puissant, il commanda un tombeau, remarquable exemple de l'art bourguignon du XV e siècle, à admirer aujourd'hui au musée du Louvre.
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Société anonyme « Au Pauvre Diable »
Nous vous proposons de découvrir une lettre de l'administrateur de la société anonyme « Au Pauvre Diable », du 23 juin 1936.
Lettre de Monsieur Jean Gérault, administrateur de la société anonyme « Au Pauvre Diable », adressée au Ministre de l'Intérieur, le 23 juin 1936.
Archives départementales de la Côte-d'Or, 10M 86.
Cette lettre, envoyée à la Direction Générale de la Sûreté Nationale du ministère de l'Intérieur par Monsieur Jean Gérault, reprend les mêmes termes que la lettre adressée au Maire de Dijon et communiquée au Préfet.
Il rappelle la gravité de la situation puisque depuis la veille, le 22 juin, son magasin de la rue de la Liberté à Dijon est occupé par le personnel en grève. Privé de son droit de propriété et de sa liberté d'entreprendre, il porte plainte auprès du Procureur de la République. Il avertit le Maire, responsable de l'ordre public, en cas de dommages causés.
Sur le modèle « des grèves sur le tas » décidées dans les grands magasins parisiens comme La Samaritaine, le BHV ou Le Printemps début juin 1936, au moment de la formation du gouvernement Blum, les employés du « Pauvre Diable », trois semaines plus tard, le 22 juin, organisent un comité de grève et bloquent les locaux. Jamais un tel mouvement n'avait secoué auparavant cette vieille maison, fondée à Dijon en 1831, au Coin du Miroir. Omnia Labore , autrement dit On aboutit à tout par le travail, que l'on voit en haut sur l'imprimé est la devise adoptée par Georges Gérault (G.G ) au XIX e siècle. C'est entre 1924 et 1926 que des travaux importants sont réalisés, avec en particulier la grande rotonde, couronnée d'un dôme imposant, recouvert d'ardoise, qui figure à gauche du document.
Pour aller plus loin : les grèves à Dijon en 1936
Des dizaines de lettres, identiques à celle proposée, sont adressées par les patrons dijonnais au Maire et au Préfet, attestant de l'ampleur de ce mouvement qui touche tous les secteurs d'activité de la ville, à l'image de ce qui se passe en France. Certains conflits éclatent encore fin 1936, comme celui très dur qui touche pendant plus d'un mois, en novembre-décembre, les ateliers de confection des vêtements Devred, rue Parmentier à Dijon et qui ne trouvera de solutions que l'année suivante.
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Abbaye de Cîteaux
Nous vous proposons de découvrir un plan de l'abbaye de Cîteaux de 1717.
Plan de l'abbaye de Cîteaux, de 1717.
Archives départementales de la Côte-d'Or, 11 H 209.
Plan manuscrit à l'encre, colorié sur papier, 132x96 cm.
L'intérêt de ce plan est de montrer l'état de l'abbaye, avant les travaux entrepris vers 1760 par l'architecte Lenoir afin de moderniser le logement des moines.
Fondée en 1098 par Robert de Molesme dans une clairière marécageuse au sud-est de Dijon, l'abbaye Notre-Dame de Cîteaux se présente comme un monde clos, isolé par un long mur de clôture, à l'abri des tentations du monde séculier.
Les bâtiments traditionnels cisterciens s'organisent autour du grand cloître (1), carré irrégulier d'environ cinquante mètres de côté, avec au nord l'abbatiale (2), long édifice de près de cent mètres. Au rez-de- chaussée de la galerie est du cloître se trouve la salle capitulaire (3) ; dans l'alignement se succèdent le chauffoir et ses cheminées (4) et la salle des moines, premier scriptorium de Cîteaux (5). Au premier étage de ces salles court le dortoir collectif des moines de choeur. Avant de pénétrer dans le réfectoire (6), salle longue de quarante quatre mètres, alimenté par les cuisines (7), les moines doivent se laver les mains impérativement au lavabo (8). Ils mangent en silence en écoutant un frère lire des textes sacrés depuis la chaire du lecteur (9).
A l'ouest, est situé l'espace des frères convers avec un bâtiment composé d'un réfectoire et d'un dortoir au premier étage (10), isolé par la ruelle des convers (11). Effectivement, elle marque l'inégalité entre les convers, roturiers chargés des travaux manuels et les moines de choeur au statut supérieur.
Pour aller plus loin : le monachisme en Bourgogne
La Bourgogne est souvent qualifiée de «terre de monachisme » en raison de la présence de deux abbayes chefs d'ordres aux X et XI e siècles , Cluny et Cîteaux, dont il ne subsiste que quelques vestiges. Les seuls bâtiments qui restent de Cîteaux sont postérieurs au XVe siècle et n'entrent pas dans la description précédente.
En revanche, la Côte-d'Or compte un ensemble cistercien presque complet, l'abbaye de Fontenay, fondée en 1119, près de Montbard.
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« Voilà les Américains ! »
Nous vous proposons de découvrir une affiche de propagande de 1917.
« Voilà les Américains ! », affiche de propagande placardée à Beaune en 1917, signée Saunier.
Archives départementales de la Côte-d'Or, liasse 6 Z 5m7.
Dimensions : 65x50cm
La composition de cette affiche est très intéressante. L'arrivée des forces américaines est symbolisée par un imposant soldat dont l'ombre portée se penche sur un soldat allemand effrayé, déjà à terre. Celui-ci est représenté en train de vouloir « rompre le front occidental », comme par effraction, avec une sorte de pied de biche. Le dessinateur montre très clairement une image dégradée des Allemands.
Les six vignettes au bas de l'affiche illustrent « Ce que nous apporte l'Amérique ». L'effort est militaire, en hommes déjà ; de 200 000 soldats, les Etats-Unis porteront ce nombre à 2,5 millions. On sait que l'appoint des effectifs américains est décisif à l'été 1918. Les dépenses militaires aux Etats-Unis figurent dans la deuxième vignette. Le chiffre élevé des usines et mines au service des Alliés et les non moins impressionnants chiffres en milliards « 6 milliards de francs » d'aide directe à la France et les autres milliards votés par le Congrès soulignent l'effort gigantesque des Américains.
Pour aller plus loin : les Américains en Côte-d'Or pendant la Grande Guerre
La Côte-d'Or reçoit à partir de l'hiver 1918 d'importants contingents de soldats américains, en particulier près des gares comme Dijon, Montbard et Is-sur-Tille. Il faut rappeler que le grand quartier général américain du général Pershing est installé dans un département limitrophe, en Haute-Marne, à Chaumont.
Les Américains sont accueillis avec beaucoup de sympathie par la population, mais leur présence occasionne vite certains inconvénients. Le maire d'Is-sur-Tille reçoit des lettres pour l'alerter de nombreux cas de prostitution de femmes de sa commune et des environs avec des soldats américains (Des archives complémentaires peuvent être consultées sur ce sujet dans les cahiers du service éducatif, n°14 de 2005.)
La ville de Beaune est également marquée par la construction entre février et avril 1918 d'un très important hôpital de campagne américain, installé entre Gigny et Vignolles. Les Beaunois furent impressionnés par l'ampleur des travaux comme une ligne de chemin de fer spéciale desservant les lieux pour amener les nombreux blessés. ( Brochure sur le camp américain de Beaune de Lucien Perriaux, 1980)