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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Décembre - L’amiral Violette, de la Bourgogne à la mer (1869-1950)

Né à Besançon, mais Bourguignon par ses grands-parents maternels, Louis-Hippolyte Violette n’était pas destiné à une carrière dans la Marine ; mais, élève brillant d’une famille modeste, il obtient les bourses nécessaires à l’entrée à l’école Navale, qu’il préfère à l’école polytechnique. à côté d’une carrière d’officier de marine, qui l’a amené à Tahiti, Nouméa, sur les côtes occidentales de l’Afrique, Violette poursuit ses travaux scientifiques dans les domaines de l’optique et des communications. Il a contribué au perfectionnement du périscope en usage pour les sous-marins.

Durant la Première guerre mondiale, il commande des patrouilleurs en Méditerranée (où il a fait une bonne partie de sa carrière) avant de contribuer à la guerre sous-marine. Il termine sa carrière comme chef d’état-major général de la Marine, entre 1928 et 1931. Il participe à la conférence sur la paix de Londres en 1930. Ce qui ne l’empêche pas de contribuer à la modernisation de la Marine française.

Retiré à Longeault (aujourd’hui Longeault-Pluvault), il en devient maire en 1937, à la suite du décès brutal de son frère. Daniel-Henri Vincent publie en 2023 une biographie de L’amiral Violette. Un Républicain dans la Royale.

 

Un marin en devenir

 

231j_0001_0002Louis-Hippolyte Violette naît à Besançon le 1er mai 1869. Son père, libraire et éditeur dans cette ville, meurt en 1871 alors qu’il n’a que deux ans. Par la suite, la famille revient vivre en Côte-d’Or et plus précisément à Longeault, dans la ferme du grand-père maternel. Louis-Hippolyte Violette effectue la première partie de sa scolarité au lycée de Dijon (actuel collège Marcelle-Pardé), en tant qu’interne.

Il y démontre très vite ses capacités en mathématiques et en physique, ce que ses professeurs ne manquent pas de souligner. Il ne fait pas “ses Pâques” en 1885, ce qui montre sa distance vis-à-vis de la religion catholique.

Prédestiné à Polytechnique, il est irrémédiablement attiré par la mer et veut devenir marin. C’est ainsi qu’à l’âge de 16 ans, en 1885, il quitte Dijon pour “faire sa flotte” au lycée de Brest.

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Bulletin de notes du 2e trimestre de l’année 1884-1885

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Diplôme de bachelier ès sciences (1886)

 

Après avoir été reçu 7e à l’École navale en 1886, il embarque sur “Le Borda”, nom du navire qui abritait l’école. Il obtient en parallèle une bourse et un trousseau complet.

 

Début de carrière

 

231j_0016_0003En 1888 il sort premier de l’École navale puis part avec le croiseur “L’Iphigénie” pendant un an en Atlantique.

De 1889 à 1891 il fait campagne dans le Pacifique à bord de “La Vire”, basée à Tahiti, et visite ainsi de nombreuses îles polynésiennes.

En rentrant de sa mission, il se marie le 18 juillet 1892 à Bligny-sur-Ouche avec Louise Berthe Fagotey, fille d’une industrielle de Bligny-sur-Ouche qui possédait une tuilerie.

Il mène ensuite une carrière plutôt classique d’officier de marine, alternant les embarquements sur des bateaux de différentes tailles et dans différentes fonctions (commandements en second puis en titre, états-majors...)

 

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Dessin d’un pied tatoué d’une habitante de l’île d’Atuona en Polynésie française (1891-1892)

 

Une passion pour les sciences231j_0028_0002

 

C’est aussi en 1892 qu’il débute ses travaux scientifiques, en commençant par des études sur les signaux de jour et de nuit. Il poursuivra avec le perfectionnement d’instruments comme le gyroscope et la lunette de tir. Sa plus grande réalisation restera l’invention et le perfectionnement du périscope.

 

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xtrait du manuscrit de l’ouvrage “La géométrie et les instruments d’optique”

 

La première guerre mondiale

 

Au moment du déclenchement de la guerre, le capitaine de frégate Violette se trouve en Méditerranée. De 1914 à 1917, il ne prend aucun repos, organisant la protection des convois, particulièrement contre les sous-marins allemands ou autrichiens. Durant cette période, il écrit très régulièrement à sa femme et à leurs fils.

Son efficacité et sa ténacité sont remarquées par Clemenceau et Georges Leygues qui l’appellent, en 1917, à diriger la guerre anti-sous-marine avec l’amiral Salaün.

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Lettre d’Hippolyte Violette à sa femme le 2 août 1914

Après Guerre

 

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Carte d’identité d’officier de Jean Violette

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Hippolyte Violette sur le cuirassé “La Bretagne”

Le 18 janvier 1919 il devient le plus jeune contre-amiral de France. Il reste en Méditerranée sur “La Lorraine” pour commander la 2e division de la 1e escadre et continue ses travaux d’optique. En parallèle, son fils Jean Violette rentre également dans la Marine et s’embarque sur la “Jeanne d’Arc”

C’est en 1924 qu’il accède au grade de vice-amiral. La même année il est nommé chef du cabinet militaire du ministre de la marine.

En 1925, il reprend la mer à bord du cuirassé “La Bretagne”, toujours en Méditerranée.

 

Chef d’état-major général de la Marine

 

Le 11 janvier 1928, l’amiral Violette est nommé chef d’état-major général de la Marine par le président de la République Gaston Doumergue. Il participe à la modernisation de la flotte française et poursuit la “renaissance” de la marine, exsangue après guerre.

En janvier 1930, il est élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur dont l’insigne lui est remis par l’amiral Salaün le 4 mars 1930.

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Remise de la Grand-Croix de la Légion d’honneur le 4 mars 1930

 

Comme chef d’état-major, il participe à beaucoup d’événements mondains comme, le soir du 25 janvier 1928, lorsqu’il est invité au Palais de l’Élysée en l’honneur du roi et de la reine d’Afghanistan. Un dîner fastueux permet de présenter la cuisine de France ; un concert met à l’honneur les musiciens de l’époque (aujourd’hui un peu oubliés sauf Gabriel Fauré), mais aussi ceux du siècle précédent (Chopin, Schumann, Berlioz et Rossini). Le plan de table met l’amiral non loin de “S.M. la Reine” d’Afghanistan.

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Programme du dîner du 25 janvier 1928 à l’Élysée

 

Mais les activités du vice-amiral Violette ne sont pas uniquement protocolaires. Il participe notamment à la Conférence navale de Londres en janvier 1930. Un laissez-passer lui permet d’accéder au Palais Saint-James. Il fait partie de la délégation française emmenée par André Tardieu (Président du conseil) et composée entre autres d’Aristide Briand (ministre des affaires étrangères) et de Georges Leygues (ministre de la Marine).

L’objectif était de diminuer l’armement naval et de promouvoir la paix, dans un contexte international qui se tend après la crise de 1929.

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Carte d’identité d’H. Violette pour la conférence navale de Londres en 1930

 

Maire de Longeault

 

231j_0002_0002Retiré à Longeault en 1932, il en est élu maire à la suite du décès prématuré de son frère Jacques-Louis. Sur sa carte d’identité de maire, il est représenté photographié de trois-quarts. Il y apparaît sérieux, sûr de lui et déterminé.

Son mandat de maire a été une manière de prolonger, plus localement, son engagement républicain.

L’amiral meurt le 12 avril 1950 à Dijon ; il est inhumé à Longeault, où il est honoré, un an après sa mort, à l’occasion d’une cérémonie au cimetière.

L’amiral Rosset y représentait le ministre de la Marine ; il y évoque “le savant dont les recherches fructueuses furent d’une particulière utilité, le marin enthousiaste, le chef compréhensif et bon, l’homme bienveillant et tolérant”. Une rue “Amiral-Violette”  est inaugurée, et un médaillon dû au sculpteur bourguignon Bouchard, ami du défunt, est apposé sur la dalle funéraire.

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Carte d’adhérent à l’association des maires de France

 

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Article du 17 septembre 1951 de la Bourgogne Républicaine

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