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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Février - Quand les chartreux habitaient la Chartreuse...

46 H R 1902

La chartreuse, pour les Dijonnais, c'est un hôpital psychiatrique. Le mot évoque d'autant moins le monastère qui a fonctionné là durant quatre siècles que les bâtiments antérieurs à la Révolution ont presqu'entièrement disparu et que le Puits de Moïse, merveille absolue, n'est guère admiré que par les plus avertis des touristes - à cause de son éloignement du centre et parce qu'il est au coeur d'un lieu supposé d'enfermement.

Le nom de Chartreuse désigne d'abord le massif montagneux, près de Grenoble, où saint Bruno installe ses religieux en 1084 : la Grande chartreuse. Les établissements fondés à la suite et d'après sa règle prennent le nom de chartreuses. Le substantif est décliné en deux adjectifs : chartreux et cartusien. Le nom de Champmol, quant à lui, signi+ e « champ mou » ; et il n'est que de voir, sur les plans et les images de la chartreuse, combien l'eau est présente dans l'enclos : l'Ouche et ses dérivations rendent humide, ou mou, le terrain sur lequel s'élève la chartreuse.

 

Un chartreux caché dans une lettre

Rue de la Liberté

46 H R 1902

Le « manuel » (récapitulatif) des recettes de la chartreuse pour 1439 représente, sur sa première page, le buste d'un religieux en habit, la tête coiffée de son capuchon, ornant l'initiale P.

Jehan Dast, orfèvre, et Symonette sa femme doivent 6 florins de cens (location) aux chartreux à cause de leur maison dite l'hôtel du Croissant, entre la maison de M. de Bretenières et « l'ostel du mireur », c'est-à-dire le coin du miroir, à l'angle des actuelles rues des Godrans et de la Liberté à Dijon. Le cens est payable par moitié à Noël et à la Saint-Jean (24 juin).

1439-1440
ADCO, 46 H R 1902

Illustration complémentaire : Les trois maisons médiévales au coin des rues Bossuet et de la Liberté (avant leur piétonisation). Le nom de la pharmacie perpétue le souvenir de la maison du Miroir, qui se trouvait en face.

 

 

Louis XIV exempte les chartreux du logement des gens de guerre

Les lettres closes scellées du « seel secret » datant de la minorité de Louis XIV sont imprimées pour diffuser la décision qu'elles contiennent. Le pouvoir royal préserve les chartreuses de la présence des soudards, qui se servent de fourrage ou de nourriture et qui dérangent le calme de la vie religieuse et de la « piété et devotion exemplaire qu'ils professent ». Ce logement était le mode de subsistance ordinaire des troupes, et il était considéré comme un impôt. Concrètement, c'était une calamité...

 

8 octobre 1643
46 H 775/1

46 H 775/1

Les Grandes Misères de la Guerre

Illustration complémentaire :
Jacques Callot, Les Grandes Misères de la Guerre, 1633

 

Sur la route de Dijon : le clos des chartreuxC 3882/1, plan 33

Sur l'atlas des routes, levé à partir de 1759 à l'initiative des États de Bourgogne, on peut voir l'enclos, matérialisé par une ligne rose, contenant les terres et les bâtiments de la chartreuse, sur la route qui mène de Dijon à Plombières. Vers l'est, le clos confine à la ville par le jardin de l'Arquebuse.

Le nord est vers le bas. On distingue bien le cloître composé de 24 maisons et jardinets (unité d'habitation de chaque chartreux) avec en son centre le « puits de Moïse », l'église, les vignes, les jardins, les autres bâtiments. Hors du clos : les carrières au nord et, en amont sur l'Ouche, le moulin de Chèvre morte, le moulin à Foulon, le moulin Vesson et le moulin Bruan (papeterie), tous établissements évidemment effacés du paysage depuis la création du lac Kir en 1964.

Vers 1759
C 3882/1, plan 33
Vue générale

Avant le « Pauvre diable » : la maison du coin du miroir à Dijon

46 H R/728

Les chartreux possédaient la maison qui occupait l'emplacement de l'actuel magasin H et M. Construit à partir de 1767 au coin de la rue des Godrans et de la rue Guillaume (ancien nom de la rue de la Liberté), cet immeuble de rapport comportait trois étages et un grenier : 10 caves, cinq boutiques au rez-de-chaussée, cinq appartements aux 1er et 2 étage, 10 mansardes au 3e, et 10 greniers au dernier niveau.

Le registre des déclarations de terres, prés et maisons de la chartreuse comprennent des plans détaillés.

Années 1780
46 H R/728, p. 156-157.

Deux illustrations : Plan du rez-de-chaussée. Plan du 1er étage

 

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