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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Août - Une rocade pour la Rochepot en 1768 ?

C 3897La diligence qui relie Chalon-sur-Saône à Paris, sur ce qui ne s’appelle pas encore la nationale 6 (mais porte alors le n° 1), a bien du mal à grimper la cote qui mène à la Rochepot, surtout dans le « temps des glaces » : cette « partie du chemin est si rapide qu’elle est presque impratiquable ». Les États de Bourgogne, qui ont la voirie dans leurs compétences (ils font lever en 1759 le somptueux Atlas général des routes, conservé sous les cotes C 3882 et 3883 et encore inédit), proposent donc deux solutions pour régler le problème. Ils font dresser un magnifique plan aquarellé portant deux projets distincts ; chaque tracé part du nord du bourg, au-delà de la pente la plus raide.

Le projet « jaune », consiste à créer, sur la partie la plus raide du chemin existant, un lacet de 540 toises (soit un peu plus de 1.000 m) de longueur, avec une pente de 4 pouces par toise, c’est-à-dire 4/72e, soit une pente maximale de 5,56 %. La pente demeure assez raide, et le trajet pour les voitures est allongé de 270 toises (soit plus de 500 mètres).

Le projet « rose » consiste en un contournement du bourg par l’ouest. Le trajet est plus long (890 toises, plus de 1.700 m), mais la montée, plus douce : 2 pouces 3 lignes par toise, c’est-à-dire 27/864e, soit une pente maximale de 3,13 %. Pente insensible, qui n’allonge guère le trajet total ; mais, inconvénient soulevé par les concepteurs, la route ne dessert plus le village, puisque ce tracé débouche au sud du bourg, à l’intersection, déjà existante de la route de Chalon à Paris (aujourd’hui rue Saint-Georges puis D 111 D au nord du bourg, et rue de Chambéry puis D 33 au sud, partant vers l’est) avec la route d’Autun à Beaune (actuelle D 973).

Le plan montre le château, l’église, le bourg de la Rochepot, ainsi que la croix de pélerin situées à un croisement. Le projet est dessiné et lavé le 9 mai 1764 par Antoine ; il est approuvé par les Élus de Bourgogne (dont le comte de Bourbon-Busset et Papillon) le 28 décembre 1768, qui font le choix du projet rose. Le projet a traîné, car, dès le 24 mai 1764, les Élus de Bourgogne avaient ordonné de planter des piquets suivant les alignements indiqués au plan (C 3890).

Plan La RochepotEn réalité le projet ne fut pas réalisé, et la D 906 (ex-N 6), qui évite la Rochepot, passe bien à l’ouest du projet rose ; vers le nord, la D 906 actuelle file vers Ivry-en-Montagne, retrouvant le tracé de la route du XVIIIe siècle, comme il est indiqué en haut du plan de 1764 : « le surplus du chemin est bon jusqu’à la descente d’Ivry ».

Le XVIIIe siècle fut une grande période d’amélioration de la voirie : création du corps des Ponts et chaussées en 1716 et de l’École du même nom en 1747. L’objectif de cette modernisation est la recherche du confort du voyageur et la création des conditions concrètes de la liberté économique. La corvée, impôt en nature (car travail direct des habitants), a permis à la France de Louis XV et de Louis XVI, sous la direction de ses ingénieurs, d’avoir un réseau de routes unique en Europe.

Les intendants, dans les pays d’élection, et les Élus, dans les pays d’Etats comme la Bourgogne, eurent à cœur d’améliorer sans cesse le réseau principal, qui correspond aujourd’hui aux routes nationales et départementales, lesquelles empruntent beaucoup aux tracés anciens, à l’exception des délaissés et des… modernes rocades.

Archives départementales de la Côte-d'Or, C 3897

 
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