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Document 5 - Livre de raison de la famille Moreau
1662. – Livre de raison de la famille Moreau
Extraits du livre de raison de la famille Moreau, de Pouilly-en-Auxois.
Archives départementales de la Côte-d’Or, fonds de Vogüe, 32 F 1861
Il faut voir mon livre de raison de 1688, celuy cy ne sert plus.
En l’année 1662, le VIe aout, j’espousé dam(oise)lle Margueritte Durand, fille de noble Estienne Durand, advocat en parlem(ent) et de dam(oise)lle Louyse Morel, aagée de vingt ans dans l’eglise paroissiale de St Pierre, a une heure apres minuit.
Ce jourd’huy 18 aout, a dix heures du matin, le sabmedy, dieu nous a donné un fils baptisé le mesme jour a St Pierre et a esté nommé Jacques, du nom de son ayeul paternel qui l’a tenu sur les fonds, son ayeulle maternelle dam(oise)lle Louyse de Morel a esté sa marraine.
Ce jourd’huy, mardy 29 aout 1665, feste de St Louys, Dieu nous a donné une fille sur les dix heures du matin, baptisée a St Pierre ; elle a eu pour parrain M(essieu)r Le Compasseur, son oncle maternel, et pour marraine, son ayeulle paternelle dam(oise)lle Chaterine Roserot qui luy a donné son nom.
Ce jourd’huy samedy, dernier jour de janvier 1666, a quatre heures du matin, dieu a appelé a soy celle qu’il m’avoit donnée pour epouse, mere des deux enfants cy dessus. Elle est morte le neufieme jour d’une fievre pourprée et enterrée a St Pierre pres la grande porte a main gauche sous la tombe de mons(ieu)r Morel son grand pere maternel.
Le 13 septembre 1672, Catherine Moreau aagée de sept ans et quelques jours est morte et enterrée proche sa mere.
Au mois d’avril 1668, je partie pour aller a Rome et revins au mois de decembre suivant.
En l’année 1673, le lundy, lendemain de Quasimodo, 10e jour d’avril, je fus en secondes nopces marié dans l’eglise St Pierre par M(onsieu)r Gauthier, chanoine de la Ste chapelle, avec dem(oise)lle Marie Remond, aagée de 24 ans, fille de M(essir)e Remond, con(seiller) du Roy, auditeur en sa chambre des comptes, et de dam(oise)lle Marie Soirot.
Le lundy 16 du mois d’avril 1674, a unze heure du matin, dieu m’a donné un fils baptisé le mesme jour a St Pierre ; a eu pour parrain M(onsieu)r Remond son ayeul maternel qui luy a donné le nom de Joseph, pour marraine dem(oise)lle Catherine Roserot, sa grand mere paternelle.
Ce jourd’huy 7e octob(re) 1675, jour de lundy, a huict heures du matin, dieu nous a donné une fille baptisée le landemain a St Pierre ; a eu pour parrain son grand pere paternel, M(onsieu)r Moreau, auditeur des comptes, mon pere, et pour marraine m(ademoise)lle Marguerite de Gissey, dame de Gissey, dont elle a eu le nom.
Le jeudy 11e mars 1677, a huict heures du matin, dieu nous a donné une fille baptisée le mesme jour a St Pierre ; a eu pour parrain M(onsieu)r Soirot, con(seill)er du Roy, grand maistre des eaux et forest, oncle a la mode de Bourgogne de ma femme, et pour marraine, m(ademoise)lle Marie Toulouze, veuve de M(onsieu)r Soirot, con(seill)er au baillage de la Montagne, oncle de ma femme, dont elle porte le nom.
Le 1er octob(re) 1678, a cinq heures du soir, ma femme est accouchée d’un garcon baptisé le jeudy suivant a St Pierre ; a eu pour parrain M(onsieu)r Suremain, advocat en parlement, amy, et madem(oise)lle Elisabeth Remond, fille de M(onsieu)r Remond, escuyer lieutenant g(e)n(er)al criminel a Chatillon, cousine germaine de ma femme et luy a donné le nom de Francois.
Cet enfant mourut six semaines apres sa naissance et est enterré dans l’eglise paroissialle d’Arcenay Val de Vergy.
Ce jourd’huy juillet 1679, m(ademoise)lle Durand, mere de feu ma femme est morte et enterrée a St Pierre sous la tombe de son mary et de ses enfants.
Ce jourd’huy, 10 septembre, a huict heure et demie du matin, dieu a appelé mon pere a soy dans le huictieme [jour] d’une suspension d’urine causée par des pierres qui bouchoient les uretaires ; il est mort de la mort des justes, co(mm)e un bon chretien, tel qu’il avoit vescu, avec une grande devotion et coufiance en la Ste Vierge et une grande tendresse pour ses enfants, il est mort avec un jugement sain et present jusqu’au dernier soupir ainsy qu’il l’avoit demandé a Dieu, qui luy fasse la grace de le mettre en son paradis et a nous de l’imiter et mourir co(mm)e luy ; il estoit aagé de soixante cinq ans.