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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 3 - Fonds de la justice communale de Dijon

B 2-360/35_011546, 26 août. – Fonds de la justice communale de Dijon

Perrenet de Bussières, chirurgien à Dijon, certifie que la femme du boulanger Pierre Maulbuche, de Dijon, présente une plaie ouverte sur l’os pariétal.

Archives départementales de la Côte-d’Or, B II 360/35

 

Je, Perrenet de Buissiere, m(aistr)e cireurgien demora(n)t en ceste ville de Dijon, certifie a tous qu’il apertiendra que j’ay veuh et abillés[1] la femne de Pierre Maulbuche, bo(u)lengiers demorant alla pourte au Fe[r]merot[2], d’ugne plaie avec grande conchution[3]. Et a la plaie de longueur d’ung pouse, penestrent jusques a l’os parietaul de la partie gua(u)che de la teste. Laquelle play et co(n)chution sont guerisable sy autre acident n’y seurvyne. Et se certifie estre vray, temoings mo(n) soinct cy mys, le XXVIe d’eaul mil cinq cens quarente six.

 

P. de Buissiere

 

[1] = soigner, panser.

[2] La porte « au Fermerot » était située entre le château de Dijon et la porte Saint-Nicolas.

[3] = lésion.


 

1546, 23-25 août. – Fonds de la justice communale de DijonB 2-360/35_02

Arrestation de Pierrette Blanchard, femme de Remy Beranger, corroyeur à Djon, prévenue d’avoir blessé d’un jet de pierre à la tête de la femme de Pierre Mabuze, boulanger en la même ville, puis enquête sur cette affaire (interrogatoire des témoins).

Archives départementales de la Côte-d’Or, B II 360/35

Ce jourd’huy, vingt troisiesme jour du moys d’aoust, l’an mil cinq cens quarante six, sur la plaincte et doleance faicte a moy Loys du Boys, p(ro)cureur de la ville et (com)mune de Dijon, par Pierre Mabuze, boulangier de Dijon, de l’outraige faict a [        ], sa femme par [   ], femme de Remy [      ], conroyeur, laquelle estoyt fort blessee en la teste et en danger de sa personne, selon que pouroyt dyre maistre Perrenet de Buissiere, cyreugien ayant pensé sad(ite) femme, lequel outraige avoyt esté faict d’une pierre que lad(ite) [    ] avoyt jecté a sa femme, requerant justice luy estre faicte, je me suys transpourté en la maison dud(it) m(aist)re Perrenet de Bussiere, cyreurgien ayant pensé lad(ite) femme, auquel parlant et demandant en quelle disposition estoyt la femme dud(it) Mabuze, m’a respondu qu’il avoyt veu la playe de lad(ite) femme, laquelle estoyt en la teste, mais q(u’i)l ne pourroyt bonnement faire son rapor d’ic(elle) a cause du sang qu’en sortoyt si habondamment, declarant neanlmoings que lad(ite) femme dud(it) Mabuze, a ce qu’il avoyt peu vehoir, estoyt fort blessee et en danger de sa B 2-360/35_03personne. Quoy ouy et pour evicter la fuicte qu’eust peu faire la femme dud(it) Remy si de ce elle fut esté adverty et (con)sideré l’heure qu’estoyt huict et neufz heures du soyr, je me suys transpourtez dez la maison dud(it) m(aist)re Perrenet en la maison dud(it) Remy conroyeur, accompag[né] de Anathoire Luzey et Antho(i)ne Picard, sergens de la marie. En laquelle estans et après avoyr demandé aud(it) Remy et a sad(ite) femme quelle noise ilz avoyent heu avec Pierre Mabuze (et) sa femme et pour quelle cause ilz avoyent blessé la femme dud(it) Mabuze, nous a respondu la femme dud(it) Remy que se n’estoyt esté son mary qui avoyt outraigé la femme dud(it) Mabuze, ains estoyt elle qui avoyt jectié une pierre, ne saichant si elle l’avoyt actaint. Je, led(it) du Boys, ay faict prandre par lesd(its) Luzey et Picard, sergens, (com)me dit est, la femme dud(it) Remy et au ic(elle) faict mener en prison de la ville, esqquelles elle est de p(rese)nt, consideré, (com)me dit est, l’heure tardive et la fuicte qu’elle eust peu faire sy l’on eust faict l’informa(tion) avant que de la prandre. Lesquelles choses dess(us)d(ites) sont vrayes, soubz mon saing cy mis, les an et jour dess(us)d(its).

B 2-360/35_04Information secrette faicte par moy, Claude Mathiot, ce jourd’huy, vingt cinquiesme jour du moys d’aoust l’an mil cinq cens quarante six, suyvant l’ordonn(ance) verballe a moy faicte par mons(eigneur) le vyconte mayeur de la ville (et) (com)mune de Dijon, sur la plaincte et dolean(ce) a luy faicte par Pierre Mabuze, boulangier dem(eurant) a Dijon, de l’outraige et blessure faicte a sa femme par la femme de Remy le conroyeur et en sa p(rese)nce, et aussi de l’effort faict par led(it) Remy et sa femme, tant (con)t(re) led(it) Mabuze que sad(ite) femme, aussi sur les blasphemes execrables profferez p(ar) led(it) Remy en faisant lad(ite) noise. Et, pour la veriffication de lad(ite) plaincte, j’ay examiné les tesmoings suyvans a moy administrez par led(it) Mabuze, plainctissant, après le serment d’ung ch(ac)un d’eulz prins sur saintz evang(iles) de Dieu et leurs depposit(ions) redigees p(ar) escript (com)me s’ensuyt.

Et premyerement,

Andrey Francoys, serviteur de Esme Pussin, rouhier, demeurant a Dijon, prez la pourte a Fermerot, eaigé d’environ vingt cinq ans, examiné sur l’intendit après le serment de luy prins de dire veritté, dit scavoyr ce que s’ensuyt B 2-360/35_05: assavoyr que lundy derr(ain), heure de cinq heures du soyr, luy estant devant la maison de sond(it) m(aist)re, il vit venyr mons(eigneur) le maire en la maison de Pierre Mabuze pour peser son pain et, ic(ellui) pesé, il dit aud(it) Mabuze qu’il le bailla pour ung lyart, auquel y dit led(it) Mabuze qu’il estoyt assez pesant pour quat(re) deniers et qu’il les vandoyt autant. Et, après qu’il s’en fut allez, Remy, conroyeur dem(eurant) prez de la maison du m(aist)re de luy deppos(an)t, s’en vint aud(it) Mabuze, luy demanda(nt) led(it) pain pour un lyart. Et, pour ce que led(it) Mabuze fut refusant de ce f(ai)re, led(it) Remy, en l’injuriant et en jurant et blasphemant execrablement le nom de Dieu, (com)me « par la mort Dieu, p(ar) la chair et par la vertu Dieu, tu es ung bourreaulx », reyterant par plus(ieur)s foys lesd(ites) parolles sans que led(it) Mabuze luy respondit aucune chose. Et, en ce disant, survynt la femme dud(it) Mabuze et celle dud(it) Remy, lesquelles, après plusieurs injures que s’abellarent ( ?) l’une l’aut(re), (com)me « paillarde », la femme dud(it) Remy vint prandre une pierre en la charriere et d’ic(elle) en donna sur la teste de la f(em)me dud(it) Mabuze, tellement qu’il en sortyt effusion de sang et disoyt ic(elle) « Helas, je suys morte ». Dit out(re) que, non (con)tant, led(it) Remy print des pierres et en rua (con)t(re) led(it) Mabuze (ne scayt s’il l’ataigny), tellement que, a cause d’ic(elles) et d’ung grand taill(ant) que led(it) Remy tenoyt en sa main, led(it) Mabuze fut contrainct de s’enfermer en sa maison sans oser sortyr.  Et après lad(ite) noise faicte, fut remonstrer a la femme dud(it) Remy, qu’elle avoyt bien blessé la femme dud(it) Mabuze. Elle respondit qu’elle la voudroyt avoyr tué. Et plus n’en dit scavoyr, sur ce int(errogué), après lecture a luy faicte de sa depposi(tion) ne saichant lyre ny escripre.B 2-360/35_06

IIe       Janne, femme de Esme Pussin, eaigée d’environ quarante deux ans, examinee (com)me le precedant, dit que la noise contenue oud(it) intendit ne scauroyt deposé dont elle p(ro)cedoyt, parce qu’elle n’y estoyt au commencement, bien ( ?) dit elle qu’elle ouyt la femme de Remy conroyeur qui appella aud(it) Mabuze « gros bourreaul », sur quoy lad(ite) femme dud(it) Remy print des pierres et les rua (con)t(re) led(it) Mabuze et sa feme, qu’estoy(ent) devant leur maison, tellement que de l’une d’ic(elles) elle blessa fort et fyt une grosse plaie en la teste de la femme dud(it) Mabuze et en sortyt d’ic(elle) grande effusion de sang, ne saichant aut(re) chose, parce qu’elle s’en alla en sa maison et emmena son mary, pour ce que la femme dud(it) Remy jecta lesd(ites) pierres bien fort et en fut casi blessé sond(it) mary, lequ(el) s’estoyt voulut mect(re) ent(re) eulx pour faire cesser lad(ite) noise. Et plus n’en dit, n’ayant veu ny ouy aut(re) chose du (con)tenu oud(it) intendit, sur ce int(erroguee) après luy avoyr faict lecture de sa depposit(ion).

B 2-360/35_07IIIe      Esme Pussin, rouhier, demeurant a Dijon, eaigé d’environ soixante ans, examiné (com)me le precedant, dit que lundy derr(ain), venant de la ville, il vyt de la noise qu’estoyt devant la maison de Pierre Mabuze, prez de celle de luy depposant, et estoyt la femme de Remy, conroyeur, qui appelloyt a la femme dud(it) Mabuze « poullarde » (et) « macquerelle », sur quoy respondit la femme dud(it) Mabuze « va, macquerelle toy mesme ». Quoy faict, la feme dud(it) Remy, en p(rese)nce de sond(it) mary, print une grosse pierre et la jecta sur la teste de la feme dud(it) Mabuze, tant qu’elle peut, tellement qu’il en sortyt dud(it) coup grosse effusion de sang et pensoyt led(it) deppos(ant) qu’elle en mouroyt dud(it) coup, en disant « m’appelle tu macquerelle ». Et après ce, lad(ite) feme ne cessa de jecter tousjours des pierres. En quoy faisant vint encoyre led(it) Remy avec ung taillant en sa main cont(re) led(it) Mabuze en jurant le nom de Dieu, (com)me « par la mort Dieu, si tu eusse blessé ma feme, je t’eusse bien gardé de jamais frapper femme ». En quoy disant la feme dud(it) Remy jectaB 2-360/35_08 encoyre une pierre (con)t(re) led(it) Mabuze, laquelle vint assez prez de lui depposant et ne faillit guerre qu’il n’en fut blessé. Quoy voyant led(it) depposant s’en alla en sa maison. Et plus n’en dit, ne saichant aut(re) chose sur ce int(errog)ué que depuis en fut faict, aussi sur ce int(errogué).

 

Signé : Pussin ( ?)

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