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Document 6 - Testament d’Odinet Godran
1581 (11 février). – Archives du collège Godran (Dijon)
Testament d’Odinet Godran enregistré au Parlement de Dijon (extraits des registres du Parlement de Dijon).
Archive départementales de la Côte-d’Or, D 3
Extraict des registres de la cour de Parlement a Dijon
Au nom de Dieu tout puissant amen. Comme ainsy soit qu’il n’y ayt chose sy certaine a l’homme que de mourir, ny plus incertaine que l’heure de la mort, avant laquelle toute personne chrestienne doibt disposer des biens que Dieu luy a donnees a l’honneur de sa divinite et au repos de sa conscience, pour ce est il que je, Odinet Godran, chevalier, conseiller du roy, sieur et baron d’Antilly, Champsu (et) Lochieres, president au Parlement de Bourgoigne et garde des seaulx de la chancellerye dudict pays, estant graces a Dieu sain de corps et assez sain d’esperit, ay de ma propre main escript les presantes et icelles signees et souscriptes le jour cy apres declaré, lesquelles contiennent ma volonté, ordonnan(ce) et disposition derniere que je veulx et entend estre gardee et observee, effectuee et executee apres mon decedz.
Premierement, je prye Dieu, mon createur, me pardonner mes faultes et peches par le merite du sang et passion de Jesus Christ […]
[…] Assavoir pour fonder, entretenir et si besoing est bastir et dresser ung colege de bonnes lectres que l’on dict lectres humaines (et) de philosophie moralle, traictee par Aristothe en ses livres des ecthiques (et) politiques et par Platon et veulx ledict colege estre reglé selon la forme que je laisseray par escript et si elle ne se tienne sera reglé suyvant la forme duditc colege des Jesuistes estant a Paris.
Je veulx et ordonne que ledict colege soit nommé et appellé le colege de Messire Jacques Godran, chevalier, seigneur d’Antilly, Champsu (et) Lochieres, conseiller du roy, president au Parlement de Dijon et garde des seaulx dudict lieu et de Messire Odinet Godran, son filz, executeur de ses com(m)andemens aussy chevalier, seigneur (et) baron desdictz lieux, conseiller du roy […]
Je veulx et ordonne qu’il y ayt chacung jour de lecture une lecon publicque de la langue greque et une de la langue latine a heure extraordinaire.
Je veulx (et) ordonne qu’audict colege aura ung regent bien salarié selon sa suffisan(ce) qui enseignera a escripre belle lectre francoise et celle que l’on apelle italiane et oultre l’arithmetique en francois et les theoriques et pratiques d’icelle et oultre cela chacune sepmaine une fois et les petites festes non solennelles fera une lecture en francois de l’agriculture interpretant les autheurs qui en ont escript en la langue francoise ou qui y sont traduictz.
Je ordonne et veulx qu’une femme antienne de bonne vye et meurs et de la religion catholique soit choisye pour enseigner toutes les filles residantes en ladicte ville et faubourgs dudict Dijon qui sero(n)t du ressort de lad(ite) cour de Parlement sans rien prendre de celles dont les peres ou les meres vesves n’auront payé po(ur) les impositions ordinaires […]