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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 6 - Dijon décrite par Grégoire de Tours

Plan de Dijonvers 570.

Historia Francorum, livre III, 19.

A. De sancto Gregorio et situm Divioninsis castri.
Erat enim tunc et beatus Gregorius apud urbem Lingonicam magnus Dei sacerdus, signis et virtutibus clarus. Sed quia huius pontificis meminimus, gratum arbitratus sum, ut situm loci Divionensis, in quo maxime erat assiduus, huic inseram lectione. Est autem castrum firmissimis muris in media planitiae et satis iocunda conpositum, terras valde fertiles atque fecundas, ita ut, arvis semel scissis vomere, semina iaceantur, et magna fructuum opulentia subsequatur. A meridie habet Oscarum fluvium piscibus valde praedivitem, ab aquilone vero alius fluviolus venit, qui per portam ingrediens ac sub pontem decurrens, per aliam rursum portam egreditur, totum monitionis locum placida unda circumfluens, ante portam autem molinas mira velocitate divertit. Quattuor portae a quattuor plagis mundi sunt positae, totumque aedificium triginta tres torres exornant, murus vero illius de quadris lapidibus usque in viginti pedes desuper a minuto lapide aedificatum habetur, habens in altum pedes triginta, in lato pedes quindecim. Qui cur non civitas dicta sit, ignoro. Habet enim in circuitu praetiosus fontes; a parte autem occidentes montes sunt uberrimi viniisque repleti, qui tam nobile incolis falernum porregunt, ut respuant Scalonum. Nam veteres ferunt ab Auriliano hoc imperatore fuisse aedificatum.
 

B. Grégoire de Tours, Histoire des Francs, traduction Guizot, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France : 
Le bienheureux Grégoire, prêtre renommé du Seigneur, était alors, dans la ville de Langres, illustre par ses vertus et ses miracles. Puisque nous parlons de ce pontife, il sera, je pense, agréable que nous donnions ici la description de Dijon, où il vivait habituellement. C’est un château bâti de murs très solides, au milieu d’une plaine très riante, dont les terres sont fertiles et si fécondes qu’en même temps que la charrue sillonne les champs, on y jette la semence et qu’il en sort de très riches moissons ; au midi est la rivière d’Ouche, abondante en poissons ; il vient du nord une autre petite rivière [la Suzon] qui entre par une porte, passe sous un pont, ressort par une autre porte et entoure les remparts de son onde paisible. Elle fait, devant la porte, tourner plusieurs moulins avec une singulière rapidité. Dijon a quatre portes, situées vers les quatre points du monde. Toute cette bâtisse est ornée en totalité de trente-trois tours ; les murs sont, jusqu’à la hauteur de vingt pieds, construits en pierres carrées, et ensuite en pierres plus petites. Ils ont en tout trente pieds de haut et quinze pieds d’épaisseur. J’ignore pourquoi ce lieu n’a pas le nom de ville : il a dans son territoire des sources abondantes ; du côté de l’occident sont des montagnes très fertiles, couvertes de vignes, qui fournissent aux habitants un si noble Falerne qu’ils dédaignent l’ascalon. Les anciens disent que ce château fut bâti par l’empereur Aurélien.

 

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