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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 11 - Statue équestre de Louis le Grand

Texte 11Sur la statue équestre de Louis le Grand érigée dans la place royale de la ville de Dijon, capitale du duché de Bourgogne.

Collection privée

Le héros gaulois se dresse avec ses armes invaincues :
c'est ainsi qu'il provoquait les guerres sur un cheval indompté.
La postérité trompée pensera que l'effigie du dieu Mars
a jailli de l'art divin de Pallas.
Mars lui-même a été moins puissant au cœur du combat ;
Pallas elle-même a été moins habile dans l'art de Phidias. 

AUTRE

La Grèce s'enorgueillit d'Alexandre ; Rome, de César ;
la Gaule de toi, Lodoïx1, troisième héros donné au monde.

AUTRE

Il a été grand dans la paix ; plus grand encore dans les armes victorieuses ;
le plus grand pour la religion de nos pères.

AUTRE

Les murailles qui entourent cette ville sont inutiles.
Les armes ne sont utiles en rien, non plus que les insignes de Mars
Lodoïx veille sur vous, citoyens, par sa représentation.
Aucune main hostile ne peut vous porter atteinte.
Il a vaincu à la fois les Germains et les Bataves,
les Bretons vaillants et, partout, les ducs conjurés.
Bien plus : c'est par son seul nom qu'il l'a emporté sur des peuples innombrables.
Désormais, ceux qu'il terrifiait par sa renommée, sa seule ombre les fait fuir.

Dijon, imprimerie A.J.B. Augé

 

1. Nom du roi Ludovicus/Louis auquel l'auteur donne une tournure « gauloise » par un suffixe en -ix après le radical « Lodo- ».

 

Commentaire : 
Yves Beauvalot, le meilleur connaisseur de l'histoire du Palais des Etats, de la place d'Armes et de la statue équestre de Louis XIV qui s'y éleva au XVIIIe siècle, connaissait l'existence de ces vers sans les avoir jamais trouvés. Ils ont été composés en 1694 par Jean-Baptiste Santeul . Lors des Etats de 1697 (14 octobre-4 novembre), les Elus sont invités à reconnaître par une gratification les ouvrages en vers ou inscriptions sur la figure équestre qu'a fait ou fera M. de Santeuil (appelé « Dexanteuil » dans le 6e registre de décrets des Etats, ADCO, C 3000).
Jean-Baptiste Santeul (1630-1697) était devenu à vingt ans chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Victor de Paris. Fervent défenseur du latin, il composa des vers à la gloire de Louis XIV. Attaché à la maison de Condé depuis le milieu des années 1680, il obtint d'eux le marché des inscriptions de la ville de Dijon. Il meurt à Dijon dans la nuit du 4 août... 1697, à la suite du repas offert par les Elus généraux des Etats au duc de Bourbon, gouverneur de Bourgogne, après leur clôture le 3 août.

 

Bibliographie : 
Yves Beauvalot, La place royale de Dijon. Mythes et réalités, 1993 (Cahiers du Vieux Dijon ; n° 19-21) [la somme sur le sujet].
Katia Béguin, Les princes de Condé, rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand siècle, Paris, 1999, p. 437 [notice biographique de Santeul].

 


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