Printemps des Poètes 2022 : l'éphémère (page 8/13)
Des vers latins sur la porte Guillaume en l'honneur du comte d'Artois (septembre 1814)

ADCO, 21 J 55

 

Monsieur, comte d’Artois, frère du roi Louis XVIII, vient à Dijon en septembre 1814. C’est le moment de la première Restauration. Les voyages des princes en France ont pour but d’affermir le pouvoir des Bourbons.
Le futur roi Charles X entrera dans la ville par la porte Guillaume, dont l’arc de triomphe, érigé en 1788 pour l’entrée du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, est un souvenir de l’Ancien Régime. L’arc et toute la ville vont recevoir une décoration éphémère.
Des inscriptions latines en vers, dans la tradition de l’Ancien Régime, honorent, à travers le prince, le roi son frère, successeur d’Henri IV.
Le poème est contenu dans une lettre, adressée à Mielle, l’un des commissaires de la ville de Dijon. Cette lettre comporte, outre la version initiale du poème dû à Girault, une version « plus châtiée » établie avec la collaboration de « M. Frantin l’aîné, l’un de nos meilleurs humanistes ». C’est cette version qui est ici donnée, traduite par nos soins.

 


Fugatis civilibus procellis
Eversa tyrannide
Sacra Borboniorum prole
(Dum votis Divionenses … favent))
Restituta
Die IVa Aprilis anno MVCCCXIV.
In summo turrium culmine
Vexillum album et liliorum insignia
Feliciori vento aurae vela dabant.
Ludovicus XVIII exoptatus diu
Henricus alter
Francorum genti tandem redditus
Fratrem dilectum
Misit ad nos.
Huc ingrediebatur Serenissimus Princenps
Carolus Philippus
Anno MVCCCXIV die Septembris
Unaque laetitia et pax et spes civium.
Ad perpetuam memoriam
Praefectus urbis et aediles
P[oni] C[uraverunt]

Les bourrasques civiles en fuite,
La tyrannie renversée,
Le lignage sacré des Bourbons
(Les Dijonnais lui étaient favorables)
Restauré
Le 4 avril 1814.
Au sommet des tours,
Le drapeau blanc et les lys héraldiques
Offraient leurs voiles à un vent plus propice.
Louis XVIII, longtemps attendu,
Autre Henri,
Enfin rendu au peuple français
Nous envoya
Son cher frère.
C’est ici qu’entrait le Sérénissime prince
Charles Philippe
En septembre 1814,
Et avec lui joie, paix et espoir des citoyens.
En perpétuelle mémoire,
Le préfet de la ville et les édiles
Ont fait poser cette inscription.

 

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