Dans les sous-sols de la maison d’arrêt de Dijon on peut voir encore, dans une geôle qui a servi jusqu’en 1948, les graffiti laissés par les détenus mis au secret pendant et après la seconde guerre mondiale.
Les inscriptions des résistants ont été recueillis par Jacques Foucart dans une publication de 1946 intitulée Les graffiti de la rue d’Auxonne. Ces graffiti ont sans doute été effacés à l’occasion de la réfection de l’enduit. Mais on peut y voir, en 2022, les graffiti des collaborateurs et des droits communs enfermés à partir de 1945.
Peu d’obscénités, mais des messages politiques ou amoureux, le décompte des jours, des dessins ou, tout simplement, le nom et la date.
Les murs de la prison sont un palimpseste où les détenus déversent leur amour, leurs aspirations, leurs larmes, leur bile ou leur fiel.
Les plus émouvants de ces poèmes sont dus à ceux qui vont mourir sous le feu du peloton, au pas de tir de Montmuzard. Leurs écrits sont alors le dernier message à ses frères humains de celui qui va mourir, rédigés souvent en vers libres, comme ceux des maquisards de l’Auxois en mars 1944.
La Bourgogne est désormais libérée. Nous sommes en 1946. On ignore ce que l’on reprochait à Gil ; on peut être sûr en revanche de son amour pour Marcel, au mois d’octobre 46.
Relevé photographique complet des graffiti (2006), ADCO, 5 NUM 7
Jacques Foucart, Les graffiti de la rue d’Auxonne, Dijon, 1946, p. 22
RésistanceEnfin nous mourrons pour notre liberté et non pour les B[oches].
Après-guerre
à Marcel Chéri
Mon Marcel chéri,
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