Printemps des Poètes 2022 : l'éphémère (page 12/13)
Papillons et étiquettes de la Résistance (février 1941)

ADCO, 1630 W 96

 

En 1941, la police est attentive aux « papillons » et aux « étiquettes » répandus dans la ville de Dijon. Même si les originaux éphémères n’ont pas toujours été conservés, ils nous sont connus grâce aux notes adressées par le commissaire central au préfet de la Côte-d’Or.
Laval est limogé par Pétain le 13 décembre 1940, mais il ne quitte pas pour autant la vie politique, rencontrant même Pétain le 18 janvier 1941 à la Ferté-Hauterive (Allier). C’est peut-être à cette rencontre que font allusion les vers apposés « dans le taxiphone public de la rue de la Préfecture » ou « sur les murs de la ville » les 4 et 8 février 1941. Il est, plus que Pétain (alors encore largement respecté), la cible des résistants à cause de sa politique de collaboration active et d’alliance avec l’Allemagne nazie.
Il s’agit ici de slogans mis en vers rimés, pour des raisons mnémotechniques, à l’image du célèbre « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand ».
Le distique d’hexasyllabes ne présente pas de rimes très riches. Le quatrain fait alterner octosyllabes et ennéasyllabes, forme inédite, plus efficace du point de vue politique qu’heureuse du point de vue littéraire.
La puissance publique saisit, pour des motifs d’ordre public, des écrits poétiques éphémères ; et les Archives départementales les transmettent à la postérité.

 

Dès qu’on revoit Laval,
C’est que ça va plus mal.

 

Si vous voulez être roulés,
Suivez Laval et ses mandataires.

Si vous voulez être sauvés,
Suivez De Gaulle et ses volontaires.

 

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