Printemps des Poètes 2022 : l'éphémère (page 5/13)
Les épigrammes de l'avocat François-Bernard Coquard : les hommes (milieu du XVIIIe siècle)

ADCO, 1 J0 491

 

Après les femmes, les hommes !

En 1754, Coquard, avocat au Parlement, publie à Dijon ses poèmes en deux volumes. Le brouillon de ce livre, entré par achat aux Archives départementales en 2013, est intéressant car on y trouve quantité de poèmes non retenus pour l’édition.
La forme de l’épigramme est naturellement empruntée à Martial, poète latin du Ier siècle plein de sel (et de poivre…). Poème bref, de quelques vers, l’épigramme va droit au but pour dénoncer les travers du temps et des contemporains.

 

Sur un prédicateur plagiaire

    Sans hésiter, père Magloire
    Prêcha dimanche à l’Oratoire.
    Le discours sans doute étoit bon :
    Il l’avoit pris dans Massillon
    Pour en recueillir plus de gloire.
    « De ce jeune prédicateur,
Que pensez-vous ? » me dit quelqu’un de l’auditoire.
    « Je pense, sans être flatteur »,
Répondis-je soudain, « qu’il a de la memoire ».

 

Contre un financier

Des deniers du public, Harpin, voleur insigne,
Est maintenant d’un fief seigneur haut-justicier.
Il y a fait ériger un sinistre pilier,
Où, par mille forfaits, il s’est rendu si digne
D’être attaché tout le premier.

 

Succession d’un prodigue

    Vous êtes curieux d’apprendre
Ce qu’Alcippe, à sa mort, laisse à ses héritiers :
Je vais, en peu de mots, vous le faire comprendre ;
Il leur laisse des créanciers.

 

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