La chartreuse, pour les Dijonnais, c’est un hôpital psychiatrique. Le mot évoque d’autant moins le monastère qui a fonctionné là durant quatre siècles que les bâtiments antérieurs à la Révolution ont presqu’entièrement disparu et que le Puits de Moïse, merveille absolue, n’est guère admiré que par les plus avertis des touristes – à cause de son éloignement du centre et parce qu’il est au cœur d’un lieu supposé d’enfermement.
Ce lieu a d’ailleurs ces deux caractéristiques depuis la fin du XIVe siècle : les chartreux, qui suivent la règle de saint Bruno, s’installent à l’écart des villes et sont astreints à rester dans la clôture.
Le nom de Chartreuse désigne d’abord le massif montagneux, près de Grenoble, où saint Bruno installe ses religieux en 1084 : la Grande chartreuse. Les établissements fondés à la suite et d’après sa règle prennent le nom de chartreuses. Le substantif est décliné en deux adjectifs : chartreux et cartusien.
Le nom de Champmol, quant à lui, signifie « champ mou » ; et il n’est que de voir, sur les plans et les images de la chartreuse, combien l’eau est présente dans l’enclos : l’Ouche et ses dérivations rendent humide, ou mou, le terrain sur lequel s’élève la chartreuse.
Tous les documents sont conservés par les Archives départementales de la Côte-d’Or, dépositaire des archives de la chartreuse après sa suppression révolutionnaire. Le fonds de la chartreuse (46 H) a été en partie reclassé en 2014 par Clémence Lescuyer, archiviste paléographe.
Première page | Page précédente | (23 pages disponibles) | Page suivante | Dernière page |