OFLAG (1940-1945), des officiers en prison (page 3/9)
Lettres, arts et sciences

 

Journée du timbre à l’Oflag XVII-A, 1943

Les autorités des camps non seulement autorisent, mais favorisent toutes les activités des officiers. Leur objectif était, dans le respect des convention de Genève, d'éviter tout désordre. Or l'oisiveté était susceptible de provoquer la démoralisation, l'agitation, le mécontentement, la révolte et l'évasion peut-être. On est étonné de la variété des activités et du matériel mis à disposition des officiers pour la typographie et la reprographie. L'enveloppe premier jour de la journée du timbre d'Edelbach, le 10 octobre 1943, représente une voiture à cheval. Numérotée et tirée à 500 exemplaires, elle est naturellement devenue une curiosité et une rareté philatélique.

 Dimensions : 15 x 10
Prêt de M. Daniel Weber (Besançon)
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Carte de professeur de droit

Le grade d'aspirant n'existait pas dans la Wehrmacht. Comme c'est le premier grade d'officier, les aspirants auraient dû être détenus en Oflag, mais ils le furent en Stalag, dans des camps spéciaux. Ce sont des jeunes gens qui accomplissaient leur service militaire comme officiers de réserve. Souvent leurs études n'étaient pas achevées, ce qui rendait encore plus pressante que pour les officiers la nécessité de se former. La faculté de droit de l’Université de Stablack (Stalag I-1) avait un doyen et un secrétaire général, coiffés par le recteur.

Dimensions : 8 x 12
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Humour académique, 1941

La carte de vœux de "l’Académie des Lettres, Sciences, Arts. Geôles de Nuremberg (Oflag XIII-A)", pour l'année 1941, prend la forme apparemment sérieuse d'une invitation à une réception de Nouvel an. Datée du 25 décembre 1940 (triste jour de Noël), elle est signée "En geôle", ce qui est peut-être un jeu de mots avec l'expression maçonnique "en loge". L'écu "coupé d'azur et de gueules plain, à la chouette entourée d'une chaîne en orle brochant sur le champ", porte la devise, en forme de paronomase latine, « Liber liberat » ("Le livre libère"). Humour un peu noir, pour tenter de dissiper les idées également noires de la triste époque des réveillons loin des êtres aimés. La chouette, attribut d'Athéna/Minerve, déesse de la connaissance, de la sagesse et de l'érudition, brise les chaînes de la captivité en libérant l'esprit, qui peut apprendre et réfléchir malgré l'enfermement du corps.

Dimensions : 12,5 x 8,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Université Oflag. 17A

Le programme des cours et conférences de l’Université de l’Oflag XVII-A, pour la semaine du 25 au 29 juin 1941, montre la richesse et la variété des propositions. Chaque officier volontaire propose sa spécialité ; il y a des cours de 7 heures à 11 h 15 puis de 13 h à 14 h. Les espérantistes doivent être matinaux ; l'arabe, l'allemand, l'espagnol, le grec, l'anglais, le latin sont les autres langues au programme. Droit commercial, physique nucléaire, hippisme, théologie morale, "éveil de la sensualité chez l'enfant", "Chamonix et le Mont-Blanc", biologie végétale, "les origines du soleil et de ses planètes". Pas de politique, mais une vraie université pour tous. Ces universités d'Oflag, en décloisonnant et en "déspécialisant" le savoir, en ouvrant les esprits, ont constitué un incubateur pour la construction de la société d'après-guerre.

Dimensions : 33,5 x 15,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Un outil de travail du commissaire priseur

L'ouvrage de référence d'Émile Beuque, "Dictionnaire des poinçons" porte le tampon « Geprüft » de l’Oflag, et le nom de son propriétaire Charles Bizouard, commissaire priseur. Il s'était fait envoyer cet ouvrage de référence pour l'identification des pièces d'argenterie par les poinçons. Le "Beuque" lui permettait de rester à flot dans son domaine professionnel et, peut-être, de préparer les cours qu'il dispensait dans ce domaine à ses camarades de captivité.

Dimensions : 20 x 28 (fermé)
Prêt de M. Christian Bizouard (Dijon)
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Boîte à bijoux en bois

Ce travail s'apparente à l'artisanat des tranchées de la guerre précédente. Destiné aux bijoux de sa destinataire, il constitue un cadeau un peu rustique, mais qui permettait au prisonnier d'être "présent" dans la vie quotidienne de la femme qu'il aimait.

Dimensions ??
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Romans de prisonniers : entre l'enfer et le paradis

Le Comité central d'assistance aux prisonniers de guerre publie deux listes de livres : les "romans autorisés particulièrement demandés" (en bleu), et les "romans interdits" (en rose). Dans cet "Index", on ne s'étonne pas de trouver les livres de Zweig (victimes d'autodafés antisémites en Allemagne); "À l'ouest rien de nouveau de Remarque", ouvrage pacifiste évoquant la première guerre mondiale ; Aragon. Mais il est plus surprenant d'y trouver "La jument verte" de Marcel Aymé, les "Oberlé" de René Bazin ou les "Sept colonnes de l'héroïsme" d'Arnoux. Les considérations idéologiques ne sont pas au premier plan ; il s'agit d'éviter les romans déprimants, décourageants : il faut distraire, avec tout Alexandre Dumas, bon nombre de Balzac, de Fenimore Cooper, d'Alphonse Daudet, de Jules Verne, de Jack London. De Zola, on trouve "Au bonheur des dames", le moins corrosif des romans parisiens, et "Le rêve", pratiquement un roman chrétien. Sans parler des auteurs qui ne sont guère passés à la postérité, qu'ils soient dans l'enfer ou le paradis du Comité central d'assistance aux prisonniers de guerre...

Dimensions : 21 x 27 (fermé)
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Les petits soldats du capitaine Hurbin

Grenadiers et chasseurs à cheval du Premier Empire, soldats de la Légion étrangère, marins, sapeurs, chasseurs alpins, troupes coloniales : le capitaine Hurbin les dessine et les peint recto verso ; l'objectif était de les découper puis de les coller sur des silhouettes de bois. Mais le portefeuille du capitaine recèle d'autres merveilles : rivages de la Méditerranée, scènes marocaines ou d'extrême-orient, Nativité, cloître roman, village alsacien, pont médiéval chargé de maisons. À la gouache ou à l'aquarelle, Hurbin puise à différentes sources d'inspiration.

Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Peindre au camp : catalogue des exposants du 1er salon du prisonnier de l’Oflag III-C de Lübben, 1941

Un docteur Masson a réalisé 7 des 254 œuvres peintes ou dessinées ; le Jura, le château de Gevrey-Chambertin ou encore une maison bourguignonne du XVIIe siècle y sont représentés. Parmi les autres sources d'inspiration, on trouve des scènes de la vie du camp, des scènes religieuses, des caricatures, des portraits (camarades du camp, Sacha Guitry ou maréchal Pétain), des vues des alentours du camp, des natures mortes, des animaux, quelques nus...

Dimensions : 21 x 29,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Salon nautique, 24-30 septembre 1943

Un baraquement est affecté au Salon nautique, qui se déroule durant une semaine. Il rassemble des maquettes, des dessins et des tableaux peints de bateaux à voile ou modernes, de guerre ou de plaisance. Chaque œuvre est signée ; les grades indiquent qu'il s'agit d'officiers de l'armée de terre. L'ensemble manifeste leur ingéniosité et leur habileté manuelle. Peut-être aussi l'appel du large, sensible quand on subit les rigueurs du climat continental.

Dimensions : 24 x 32
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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