OFLAG (1940-1945), des officiers en prison (page 1/9)
Capture et arrivée au camp

 

La campagne de Belgique de Charles Bizouard, lieutenant au 11e régiment de dragons portés : fragment de carnet intime

Petit carnet, courte campagne, chronique d'une déconfiture : c'est la guerre vue par ceux qui la font, la débâcle racontée de l'intérieur.  Affaissement brutal, qui attirera bientôt les sarcasmes d'un Céline,  ou d'un Rebatet, daubant la "foirade générale de cinq semaines". Dans les années 1970, les soldats et officiers de l'an quarante prendront le visage des acteurs de la "Septième compagnie". Le film les rend ridicules ; le carnet les montre humiliés, ridiculisés.

Dimensions : 10 x 14
Prêt de M. Christian Bizouard (Dijon)
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L'annonce faite aux parents 

Henry Prévost est fait prisonnier le 23 juin, lendemain de l'armistice conclue par Pétain avec l'Allemagne. Triste fête nationale, pour "Riquet", qui écrit à ses parents, depuis la Meuse, une lettre où il s'enquiert de leur villégiature estivale dans le pays d'Auge. Un avis officiel, envoyé le 27 juillet, confirme aux parents la captivité, en France, de leur fils lieutenant. Nul ne sait alors vraiment ce qui va se passer.

Dimensions : 9 x 14
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Le mirador et les barbelés : bienvenue à Lübben (Brandenbourg), à l'Oflag III-C, en juillet 1940 

 Ce dessin au crayon, sigé AJ, montre que les nazis ont eu vite fait de transformer des parcs de châteaux en prisons : des barbeéls, des miradors équipés de projecteurs, les fameuses guérites à chevron. Les officiers ont vue sur le château, et inversement. Mais ils découvriront rapidement que cela ne sera pas la vie de château...

Dimensions : 20 x 27
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Carte postale de Mme Bizouard à son fils Charles (Oflag IV-B), 2 août 1940 

 La "carte postale aux armées" française est pesamment surchargée de mentions ne laissant aucun doute : plus de compagnie, de batterie  ni de régiment, mais un n° d'Oflag (Offizierf-Lager, soit "camp d'officiers") calqué sur celui des régions militaires du Grand Reich, partout des tampons montrant le parcours de la carte postale d'un Oflag à l'autre et, de ce fait, l'efficacité de l'organisation allemande. Bientôt suivront les cartes formatées, mais déjà les quelques mots de la mère a son fils sont "geprüft", c'est-à-dire contrôlées, par les autorités de l'Oflag.

Dimensions : 10 x 14
Prêt de M. Christian Bizouard (Dijon)
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Liste officielle n° 1 de prisonniers français, 12 août 1940 

Dès le mois d'août 1940, un "Centre national d'information sur les prisonniers de guerre", installé aux Archives nationales, relaie en France les informations données par les autorités militaires allemandes. Ce sont deux millions de Français qui sont détenus pour une durée indéterminée. Extraordinaire remue d'hommes, qui remue évidemment les familles en quête d'informations. Le choc de la campagne de France, l'annonce de l'armistice qui, il faut bien le dire, soulage la majorité mais ulcère une minorité, l'occupation allemande de la moitié du territoire métropolitain bouleverse naturellement la France. Mais chacune des familles françaises, ou peu s'en faut, est bouleversée par la prise de conscience qu'un fils, un frère, un fiancé, un mari, un ami, est désormais détenu au loin.

Dimensions : 21,5 x 28,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Photographies d'un lieutenant prises par les autorités allemandes 

N'était le triste arrière-plan de ces photographies, rien ne permettrait de dire que ce lieutenant au confortable embonpoint, à la coupe de cheveux plus mondaine que règlementaire, faisant force risettes l'objectif, se prépare à passer cinq ans loin des siens. Il aura, hélas, le temps de déchanter, mais l'humour sur fond de barbelés sera, on le verra dans la suite de l'exposition, une marque de fabrique des Oflag. Humour noir, humour jaune, humour grinçant, humour désabusé, peut-être ; mais c'était une manière de montrer aux geôliers que les officiers français gardaient le moral. C'était aussi, à coup sûr, un moyen de ne tomber ni dans la neurasthénie, ni dans la folie.

Dimensions : 22 x 29,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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La Croix-Rouge, pourvoyeuse d'informations 

Mme Brusaut reçoit de la Croix-Rouge l'information selon laquelle son mari, le capitaine Pierre Brusaut, s'est manifesté auprès d'elle. Il vit donc, il a une adresse, on peut établir le contact avec lui. Tristesse, mais soulagement.

Dimensions : 10 x 15
Prêt de M. Pierre Guillaume Demetz (Lyon)
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Les soldats français prisonniers au Frontstalag 155 de Longvic libèrent la façade de l'église Saint-Michel de Dijon des sacs de sable qui la protégeaient, 4 juillet 1940 

Le "Progrès de la Côte-d'Or" montre des soldats français occupés à des "travaux urbains". La particularité de ces soldats est d'être prisonniers des autorités allemandes. Avant d'être envoyés dans les Stalag (camps de prisonniers pour les hommes de troupe et les sous-officiers), les soldats français sont détenus dans des Frontstalag sur le territoire français. Ils sont, contrairement aux officiers, astreints au travail. Début juillet 1940, les détenus du Frontstalag de Longvic débarrasse la façade de Saint-Michel des sacs de sable qui devaient protéger ce "beau monument" des bombardements. Le journaliste fait état des manifestations de sympathie de la population dijonnaise à leur endroit.

Format journal
Archives départementales de la Côte-d’Or
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Carte de tous les camps de prisonniers dans le grand Reich, 15 décembre 1940 

 La carte annonce "Allemagne", mais c'est une Allemagne grossie des annexions d'Hitler, comprenant l'Autriche, la Pologne et la Bohême. Les familles de prisonniers se familiarisèrent progressivement avec cette géographie carcérale, ces noms inconnus et lointains, ces numéros bureaucratiques, où deux millions de Français pensaient sa relâche à ceux qu'ils aimaient. Détail infime, mais cruel : si les frontières entre Suisse et Italie, ou entre Slovaquie et Hongrie, par exemple, sont en ligne continue, les frontières entre Hollande, Belgique et france sont en ligne discontinue : la légende explique que ce sont "d'anciennes frontières"...

Dimensions : 42,5 x 55,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Lettre de Mme Demetz (durant l’exode) à son mari (alors déjà capturé et sur la route de l’Oflag), 18 juin 1940 ; avec le cachet "Retour à l'envoyeur" 

 Madame Demetz est sur la route de l'exode, au milieu des "embouteillages" et du "désarroi". Elle a bien conscience que sa lettre risque bien de ne jamais arriver à son mari, lieutenant au 248e Régiment d'artillerie lourde. Son objectif est de gagner Loupiac, dans le Cantal, qui "peut être un point de ralliement". Rien ne se passera comme prévu, mais il est intéressant de constater que les Montagnes d'Auvergne étaient vues comme un refuge contre la guerre, comme elles le sont aujourd'hui contre les virus, la délinquance et le réchauffement climatique.

Dimensions : 7 x 12
Prêt de M. Pierre Guillaume Demetz (Lyon)
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Nüremberg un jour de décembre 1940 

 Cette encre donne une image éloquente de l'Oflag XIII-A le 10 décembre 1940. Les baraquements qui avaient été établis pour accueillir les foules subjuguées du parti nazi à Nüremberg ont été enclos de barbelés et de miradors. La neige recouvre le toit des baraques noires ; le premier hiver commence ; les succès du Reich laissent penser que cela ne sera pas le dernier ; le froid glace les corps et les coeurs.

Dimensions : 16 x 21
Prêt de M. Pierre Guillaume Demetz (Lyon)
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Les premiers jours au camp 

 Mal rasés, attifés de manière disparate : tels apparaissent les officiers arrivant à Lamsdorf, au Stalag VIII B, le 12 septembre 1940. Ils sont en transit vers l'Offlag VIII-H, à Oberlangendorf. Il faut naturellement faire la part de l'humour dans cette caricature (bien dans la veine des caricatures d'officiers en usage dans les écoles militaires et les régiments depuis la fin du XIXe siècle), car on n'imagine guère passer une visite médicale sans rien, ou pen s'en faut, entre les bottes et le képi. La soupe n'est pas fameuse, il faudra bien s'en contenter, faute de saucisson ("à l'ail" ou pas !).

Dimensions : 16,5 x 22 chaque
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Personalkarte du lieutenant André Granel 

 Âgé de 34 ans, marié, le lieutenant André Granel ne ressemble plus guère à un lieutenant du 29e Groupe de reconnaissance des divisions d'infanterie sur la photographie de sa nouvelle carte d'identité. Il porte le n° de son Oflag et son n° de matricule sur une pancarte suspendue à son cou, comme les condamnés à l'exposition publique portait le nom de leur crime. Il a été capturé à Thuilley-aux-Groseilles (Meurthe-et-Moselle), près de la base aérienne 133 Nancy-Ochey, le 23 juin 1940.

Dimensions : 20,5 x 26
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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