Les captifs touchaient leur solde. Il leur était permis d'en envoyer une partie à leur famille. Ils pouvaient dépenser le reste dans le camp. Les francs n'étaient pas changés en Reichsmark ordinaires, ce qui aurait facilité la vie des évadés, mais en monnaie de camp (Lagergeld), portant, outre l'aigle nazie et la valeur faciale, le triangle rouge pointe en haut. À ne pas confondre avec le triangle pointe en bas des détenus politiques dans l'univers concentrationnaire nazi, le triangle rouge reposant sur sa base désigne les militaires d'une armée étrangère (Sonder-Nation Wehrmacht).
Chaque billet 2 x 5
Prêt de M. Daniel Weber (Besançon)
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4 billets : 12 x 20 cm en tout
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Deux trous pour porter le plaque entière au cou ; un trou pour enfiler le fil regroupant les demi-plaques des morts. Gris est le fil, grise est la plaque, grises sont les journées.
Dimensions : 4 x 6 (plaque) ; 2 x 6 (demi-plaques)
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Complétant la carte d'identité de captif, la plaque métallique, aisément séparable en deux, rappelle aux militaires prisonniers que leur vie, même à l'abri des barbelés, ne tient qu'à un fil. Avec les camarades, le temps est rythmé par l'arrivée des colis (de la Croix-Rouge ou des familles) qui agrémentent l'ordinaire.
Dimensions : 2 x 3
Prêt de M. Daniel Weber (Besançon)
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Dans son béret, utilisé comme vide-poche, ce captif du XIII-B a mis des documents d'identité, un couteau suisse, des clefs, une montre, des photographies, un peu d'argent, sa pipe. Tout serait normal si la monnaie ne portait pas l'aigle nazie et si son identité n'était pas décrite par une plaque métallique...
Dimensions : 15 x 10
Prêt de M. Daniel Weber (Besançon)
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Au camp, la vie quoidienne du détenu est toute en bois : baraques, châlits, sièges. Le métail des plaques et des barbelés représente les vainqueurs. Ces bois gravés représentent donc à merveille l'univers en bois et les intérieurs sombres des baraquements.
Dimensions : 21 x 15
Prêt de M. Christian Bizouard (Dijon)
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"Peut-être les officiers détenus au XIII-A connaissaient-ils ce chant des déportés, composé dès 1933 par les déportés politiques enfermés par les nazis dans le camp de concentration de Börgermoor ? Ce chant est depuis passé dans le répertoire militaire français. Le travail de force et la "mort pour celui qui fuit" mis à part, les officiers captifs pouvaient s'y reconnaître aisément :
Loin dans l'infini s'étendent Les grands prés marécageux, Pas un seul oiseau ne chante Dans les arbres secs et creux.
[Refrain]
Ô terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher, piocher.
II
Dans ce camp morne et sauvage Entouré de fils de fer, Il nous semble vivre en cage Au milieu d'un grand désert.
III
Bruits des pas et bruits des armes, Sentinelles jour et nuit, Et du sang, des cris, des larmes, La mort pour celui qui fuit.
IV
Mais un jour dans notre vie, Le printemps refleurira, Liberté, liberté chérie Je dirai : « Tu es à moi ! »
[Dernier refrain]
Ô terre d'allégresse Où nous pourrons sans cesse, Aimer, aimer."
Dimensions : 24 x 30
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Rien à voir, évidemment, avec les atroces empilements humains des camps de concentration ou d'extermination. Mais l'espace est restreint, optimisé. Les boîtes, utilisées comme meubles, s'empilent au-dessus des lits. Les officiers captifs goûtent aux joies de la promiscuité des hommes de troupes ou des détenus de droit commun. Les tenues sont disparates : cravate ou col fermé ; uniforme ou vêtements civils ; décontraction ou, au contraire, maintien délibéré d'un habitus militaire.
Dimensions : 23,5 x 24,5 chacune
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Le verso de l'aquarelle comporte un envoi manuscrit au capitaine Audet : un "petit dessin documentaire" en témoignage de "vive amitié". Ces officiers qui dessinent, peignent, écrivent, exercent leurs talents non seulement avec des visées artistiques, mais aussi dans le souci documentaire de conserver et de transmettre un témoignage tangible de leur cadre de vie.
Dimensions : 21 x 27,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Les soldats étaient en Stalag, sauf ceux qui travaillaient comme ordonnance des officiers détenus en Oflag. C'est ce qui explique que le soldat de 2e classe Boillot reçoive son courrier en Oflag. Correspondance calibrée, formatée, contrôlée ; correspondance anodine sauf codes secrets et jeux de mots inaccessibles à la censure allemande comme au lecteur d'aujourd'hui. Le lieutenant-colonel Bertrand écrit après sa libération et son retour à Dijon qu'il s'efforce de faire connaître "l'état d'esprit"qui règne dans le "milieu prisonnier", une élite dont le "sacrifce" est "fécond" (8 juin 1941) ; ce type de conception, en parfaite syntonie avec la conception vichyste, ne pouvait évidemment pas subir la hache de la censure. Boillot va être parrain de la petite Danielle, la fille de son ami Gabriel Feurtey, de Beaune, qui lui parle avec effusion de sa femme, "charmante", et de sa fille aux "mignonnes petites mains délicates"... ici sincérité rime peut-être, involontairement en tous les cas, avec cruauté pour un pauvre détenu solitaire (20 février 1942). Il reçoit aussi des lettres de ses soeurs Clémentine et Madeleine ; il est question de l'argent qu'il envoie à Beaune (sa solde), et des colis qu'on lui adresse (en retour, en quelque sorte)."
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Ils sont quatre et n'ont pas de chapeau, mais l'un des spectateurs a une pipe. L'aquarelle esquissée sur un dessin sommaire n'a pas la patte des tableaux à l'huile de Cézanne. Mais ce grand classique des activités du du camp est traité comme une scène de genre.
Dimensions : 42 x 30
Prêt de M. Pierre Guillaume Demetz (Dijon)
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Ces deux dessins figurent au dos d'un dessin technique de plomberie. L'affectation des barques 109 à 126 est précisée : on y trouve à la fois cabaret et chapelle permanente ; théâtre et salle d'épluchage des pommes de terre ; université et mirador. Les lavabos et les WC forment des édicules séparés. On peut imaginer que les baraques sans affectation sont celles qui sont dévolues au couchage. Le second dessin figure la distribution intérieure d'une telle baraque ; cette vue est agrémentée, comme dans un dessin technique, de vues prises d'autres angles : coupe (humoristique) d'un dormeur sur son châlit (vue des pieds) ; vaisselle posée sur les étagères. On voit aussi, de haut, les officiers jouer aux cartes ou aux dames, tandis que sèchent, sur des fils tendus entre fenêtres et châlit, chaussettes et mouchoirs.
Dimensions : 130 x 70
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Invention agricole américaine, le barbelé a vite trouvé des applications militaires. Il devient l'emblème des prisonniers, qui ont bien conscience que leur statut est mi-militaire mi-agricole : acheminés par wagons à bestiaux dans les camps, les officiers y sont parqués comme des bovins, alors que les militaires et hommes de troupe, astreints au travail, sortent des camps pour travailler ou même habitent à l'extérieur. Même si la symbolique est la même dans les camps de concentration et d'extermination, le barbelé y revêt une signification autrement plus tragique et effrayante.
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Cette vue "d'oiseau" de l’Oflag VIII-H, installé dans le château d'Oberlangendorf (aujourd'hui Dlouhá Loucka, en République tchèque), due à D. Guillaume, accrédite l'idée de cinq années de "vie de château", entre tennis, farniente et volley-ball ; c'est le genre de sarcasmes qu'ont eu à essuyer, après 1945, les "revenants" - et pas seulement de la bouche du général de Gaulle ou des résistants... Si l'on observe bien le tracé des barbelés, on sent que la bride est courte, et l'on imagine que l'empilement dans les amples chambres de ce château baroque ne devait pas être moindre que dans les baraques des autres camps. Ce château, qui a brûlé en 1985, fut une possession de l'Ordre teutonique, ce qui explique la reproduction, en haut à gauche du tableau, des armes, datées de 1709, de Franz Ludwig von Pfalz-Neuburg (1664-1732), évêque de Worms et grand-maître de l'Ordre depuis 1694 (entre autres dignités ecclésiastiques).
Dimensions : 51 x 34
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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L'évasion fait partie du "jeu" prévu par la convention relative au traitement des prisonniers de guerre, signée à Genève le 27 juillet 1929. Elle stipule, en son article 50 : « Les prisonniers de guerre évadés qui seraient repris avant d'avoir pu rejoindre leur armée ou quitter le territoire occupé par l'armée qui les a capturés ne seront passibles que de peines disciplinaires. Les prisonniers qui, après avoir réussi à rejoindre leur armée ou à quitter le territoire occupé par l'armée qui les a capturés, seraient de nouveau faits prisonniers ne seront passibles d'aucune peine pour leur fuite antérieure. ». La Creuse était située tout entière dans la zone non-occupée. Le préfet précise bien, en français comme en allemand, que les soldats parvenus en "zone non-occupée" avant qu'elle ne le soit (10 novembre 1942) doivent être considérés comme libres. Ce respect scrupuleux, par les nazis, de la convention de Genève (du moins pour les prisonniers dont le pays était signataire desdits accords de Genève - ce qui n'était pas le cas de l'URSS), peut étonner, quand on sait avec quel arbitraire et quelle cruauté ils traitèrent les "déportés résistants et politiques" et les "déportés raciaux" (comme on disait alors).
Dimensions : 20,5 x 27
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Ce joli canon Gribeauval environné de servants d'artillerie ne serait qu'un beau jouet rappelant la guerre "en dentelles" de la fin de l'Ancien Régime s'ils n'étaient accompagné de la photographie du jeune Bernard Gordien, qui sourit, de toutes ses dents enfantines, devant le cadeau qu'il a reçu pour la Noël 1943. Ce cadeau lui est envoyé par son père, alors détenu à l'Oflag. Ce père qu'il a peu ou pas connu, qu'il ne connaît que par la photographie ou le dessin mis à la place d'honneur dans le logement familial par sa mère, il s'incarne dans ce beau jouet, gardé précieusement jusqu'à aujourd'hui par le petit garçon, désormais presque octogénaire. Ce jouet est le lien que ce père, mortifié d'être retenu loin sans pouvoir voir grandir son fils, a trouvé pour garder le contact. Il aussi réalisé des animaux colorés, rigolards et anthropomorphes, à la façon de Benjamin Rabier, et un jongleur.
Hauteur entre 12 et 18 cm
Prêt de M. Bernard Gordien
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"Ecrit sur le sable", la revue illustrée bimensuelle de l’Oflag II-D, publie, comme toutes les revues d'Oflag, des dessins humoristiques. La rubrique, tenue par le dessinateur JEF, est fondée sur un jeu de mot avec l'allemand "Ach so !". Les prisonniers sont des animaux anthropomorphes : les rayures des zèbres figurent les barreaux ; l'une des bosses du chameau a été retenue à la censure, etc.
Dimensions : 21 x 29,7
ADCO
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Dimensions : 61 x 38,5 x 20
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Ces biscuit secs envoyés aux prisonniers de guerre français par le gouvernement de Vichy, durant la seconde guerre mondiale, avaient naturellement reçu le surnom de "biscuits Pétain". Ils étaient apparemment très secs, mais néanmoins bienvenus, pour remplir le ventre ; il fallait boire de l'eau pour arriver à un sentiment de satiété. Ils laissèrent néanmoins aux prisonniers un souvenir moins subtil et moins agréable que la madeleine de Proust...
Dimensions : 58,5 x 45 x 28,5
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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Les colis de la Croix-Rouge destinés aux prisonniers des Oflag comportaient un assortiment de médicaments et de pansements de première nécessité pour les prisonniers. Ils pouvaient servir ensuite de boîtes de rangement, pour les prisonniers dépourvus de meubles.
Dimensions : 26 x 13 x 26
Prêt de M. Olivier Blazy (Paris)
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