La famille Richard en Bourgogne : un fonds, des familles, des histoires (page 7/8)
Du rififi dans la remise du comte de Vesvrotte (1829)

 

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Entre le XVIIe et le XIXe siècles, il n’est pas rare que les mémoires produits à l’occasion de procédures soient imprimés pour en assurer la diffusion.

Ce qui amène le comte de Vesvrotte à produire ces 38 pages est un procès civil l’opposant à un entrepreneur à propos de malfaçons à la remise de son château de Beire-le-Châtel. Elle a été construite trop basse, et les voitures s’y brisent.

Le mémoire est plein de vie, de verve et d’ironie. « Monsieur Saintpère, architecte de la Mission et de la Cathédrale » ? « J’étais un jour à Lux chez madame la duchesse de Saulx, où M. Saintpère, séduit par le voisinage de la rivière, se proposoit d’établir une espèce de grenouillère qu’il qualifiait de naumachie » ; le projet, ridicule, n’a pas de suite…

Jacques Caumont, maire de Beire-le-Châtel durant les Cent-Jours et architecte? « Tout le monde a connu à Dijon un homme porteur d’une monstrueuse infirmité consistant en une loupe aussi grosse que la tête, qu’il enveloppait d’un mouchoir de soie noire. » Il se prend comme de juste pour Napoléon : « Je répugnerais », écrit le comte de Vesvrotte, « à tracer ici un nom plus connu que celui de Caumont n’est ignoré. On connaît la puérile jactance de ce grand personnage, tellement affamé du besoin d’afficher sa gloire, qu’il affectait de dater de Moscou, Vienne et Berlin, la nomination du maire d’une bicoque, l’agrandissement d’un cimetière de village, ou tout autre acte aussi minutieux de son gouvernement. »

Après ces attaques ad hominem et ces considérations peu bonapartistes, Vesvrotte entre dans le vif du sujet, qu’il fait illustrer par une sorte de bande dessinée où les trois architectes commis experts, à défaut de parler, sont animés par la légende du dessin.

L’architecte Saintpère invite le cocher du comte à descendre de son siège en lui conseillant de remiser à bras ; le cocher, Joseph Herman, méprise cet avis. L’architecte Caumont prend des notes, tandis que le troisième architecte, Fénéon, lit les notes de Sivert, l’entrepreneur fautif.

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