Jules et Marius, deux Côte-d'Oriens dans la grande guerre (page 3/15)
Jules - Les Combats


Les combats de Jules Baudouin.

 

Jules s'engage immédiatement avec une très forte détermination dans la guerre.

Il achète sur ses deniers personnels une carte routière du grand Est français où apparaît la frontière entre la République française et l'Empire allemand, datant d'avant 1914. Elle permet de localiser les combats auxquels il participe d’août 1914 à juin 1916, la bataille des Vosges, secteur du col de Sainte-Marie aux Mines et la bataille de la ligne de la Meurthe, secteur de Baccarat, d'Ancerviller- Grand Bois et Xon-Norroy.

Ses supérieurs reconnaissent vite sa vaillance, sa lucidité, son agressivité, son sang- froid face à l'ennemi comme en témoignent les extraits du Journal de marche et d'opérations ( JMO) du 221e régiment d'infanterie, conservé au Service historique des armées, et la première de ses trois citations pour ses faits d'armes, obtenue dès décembre 1914. Très jeune, ses qualités de meneur d'hommes dans des situations très difficiles lui donnent un grand ascendant sur ses camarades.

Les comptes-rendus officiels traduisent bien la violence extrême des combats auxquels Jules participe. Sur le front de la Meurthe, stabilisé après la fin de la bataille de la Marne en septembre 1914, ceux-ci alternent avec de longues phases de travaux d’entretien et de consolidation des lignes de défense, souvent perturbés par des duels d'artillerie très meurtriers.

C'est sur ce front, par ses qualités et ses faits d'armes reconnus, qu'il gagne ses galons d'officier, début 1916.

Il sait profiter, lors de courtes permissions à Baccarat ou Nancy proches, de moments de détente qui peuvent expliquer sa correspondance amoureuse fournie.

Il reçoit un soutien indéfectible mais inquiet de ses parents, de ses frères et de sa marraine qui compte beaucoup pour cet orphelin précoce de mère. Les rares permissions à Boussenois, commune à laquelle il est très attaché, et une correspondance épistolaire dense renforcent ces liens réciproques très forts.

Sa vie bascule avec son arrivée à Verdun, au mauvais endroit et au mauvais moment.

Suite au début de l’offensive des démocraties sur la Somme, le 1er juillet 1916, von Falkenhayn et le Kronprinz lancent leurs troupes dans un assaut qu'ils espèrent décisif pour enlever les dernières défenses françaises avant Verdun, en direction des forts de Souville et de Tavannes.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet, le 221e Régiment d'Infanterie de Jules monte en ligne, dans le ravin pris sous le feu des troupes allemandes qui occupent le fort de Vaux, entre la Fontaine de Tavannes et le bois du Chenois. La 19e compagnie de Jules doit défendre la batterie de Damloup, plusieurs fois déjà perdue et reprise dans de terribles combats à la grenade, dans cette apocalypse.

Tout ce secteur est labouré par une terrible canonnade, le Trommelfeuer ou « roulement de tambour » ou « hachoir de Falkenhayn », qui peut durer 23 heures consécutives et qui provoque la panique et d'énormes pertes humaines.

C'est en défendant, à la tête de ses soldats, cette batterie de Damloup que Jules, mortellement blessé est évacué vers le tunnel de Tavannes, héroïque et terrible exemple pour ses hommes qu'il continue de motiver, vers 23 heures le 8 juillet 1916.

 


 

Carte routière du grand Est français où apparaît la frontière entre la République française et l'Empire allemand, datant d'avant 1914

Sur cette carte, achetée personnellement par Jules, on peut localiser les combats auxquels il participe d’août 1914 à juin 1916, la bataille des Vosges, secteur du col de Sainte-Marie aux Mines et la bataille de la ligne de la Meurthe, secteur de Baccarat, d'Ancerviller-Grand-Bois et Xon-Norroy.

Collection privée

 





 

Extraits du journal de marche et d'opérations (JMO) du 221e régiment d'infanterie

Ces comptes-rendus officiels retracent les opérations du régiment dans lesquels Jules s'est illustré. Ils témoignent de la violence extrême des combats et de l'intensité de l'engagement de Jules, particulièrement remarqué par sa hiérarchie.

Service historique des armées, reproductions, 26 N 719/1 (23-26 décembre 1914) et 26 N 719/5 (27 mars-2 avril 1916)

 



 

Citation à l'ordre de la division, 2 janvier 1915

Jules a été trois fois cité en exemple, pour son audace, son sang-froid et ses qualités de meneur d'hommes dans des situations très difficiles. Très jeune, il montre un grand ascendant sur ses camarades de combat.

C'est à l'origine de sa croix de guerre et de sa légion d'honneur.

Collection privée

 



 

Photographie de la section de Jules, 1915

La tenue bleu horizon des poilus nous permet de la dater d'au moins 1915. L'attitude des poilus, mûris et marqués par la violence de cette guerre, tranche avec l'assurance tranquille de la promotion de 1914.

Collection privée

 

 

Carte du front, bataille de la ligne de la Meurthe, secteur d'Ancerviller, mai-juillet 1915

Ces relevés officiels nous donnent une idée précise de l'organisation du front avec les localisations des tranchées et des positions allemandes et françaises.

La qualité des relevés est exceptionnelle ; elle permet de bien comprendre les conditions de combat.

Service historique des armées, JMO, 26 N 719/2 et 719/3



 

 

 

Relevé des localisations des villages de la ligne de la Meurthe, établi par Jules Baudouin

Ce document soigné et précis, réalisé pendant les périodes d'accalmie des combats, à l'échelle 1/80000e, témoigne des qualités personnelles de Jules et de son implication dans l'organisation du combat.

Collection privée




 

Code de signaux adoptés par le Détachement de l'Armée de Lorraine (DAL), sans date.

Code vital pour l'infanterie, il sert à établir une communication entre les officiers qui commandent en première ligne et les batteries d'artillerie de campagne situées jusqu'à 5 kilomètre de là. Les erreurs de celles-ci tuent trop souvent des soldats amis.

Feuille de papier manuscrite de la main de Jules,

Collection privée


 

 

 

Notes et carnets techniques, rédigés par Jules

 

Collection privée

 

> consulter le premier carnet 

 

 

> consulter le second carnet

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