Pionnier de la Résistance. Le réseau Grenier-Godard (1940-1942) (page 4/6)
Lumières et ombres

 

 

 

Libération et recherches de René
La famille de Blanche reçoit les premières nouvelles fi n avril. Un courrier
du comité de Reims de la Croix-Rouge française rapporte le témoignage
d’une déportée qui donne des signes de vie de Blanche datant de septembre
1943. L’agence centrale des prisonniers de guerre du Comité international
de la Croix-Rouge transmet un télégramme daté du 14 mai 1945 : « Famille
Grenier-Godard 43, rue Saumaise Dijon Côte-d’Or vous informons Grenier
Goddard (sic) née 12/8/1900 actuellement soignée Lazaret à Aichach Bavière
sous protection armée alliée ».
Blanche est de retour à Dijon courant juin. Son obsession est de retrouver
son fi ls René. Son dernier contact avec lui remonte à avril 1944, lors de la
condamnation au tribunal de Breslau. Un avis de recherche paraît dans Le Bien Public
des 7 et 8 juillet 1945.
Blanche rejoint le centre de convalescence du Crassier situé au pied du Jura
près de Nyon en Suisse. Crassier est un village suisse frontalier situé dans le canton
de Vaud. Elle est accueillie avec Jean au Chalet-des-Bois.
Une insertion est prévue, suite à cette demande, dans Le Patriote résistant et
dans le Bulletin de l’Amicale de Gross-Rosen. Il est possible par ce biais de trouver des
camarades déportés qui auraient connu René. Cette démarche est fructueuse
car plusieurs camarades ayant connu René sont ainsi retrouvés. Le témoin
décisif dans cette recherche est Maxime Didiot. Il a été retrouvé grâce
à la Fédération nationale des déportés et internés politiques. Ancien
camarade de René, il écrit trois lettres entre juillet 1946 et avril
1947. C’est grâce à lui que l’on connaît certains détails de la
détention de René, car il l’a côtoyé à Hinzert en 1943, puis
à Breslau fi n 1944, Gross-Rosen et Dora en 1945. Il est
catégorique : « Madame Grenier ne reverra jamais son
fi ls, il n’y a plus d’idée à se faire, je peux être formel
après ce que j’ai vu de mes yeux ».

Libération et recherches de René

La famille de Blanche reçoit les premières nouvelles fin avril. Un courrier du comité de Reims de la Croix-Rouge française rapporte le témoignage d’une déportée qui donne des signes de vie de Blanche datant de septembre 1943. L’agence centrale des prisonniers de guerre du Comité internationalde la Croix-Rouge transmet un télégramme daté du 14 mai 1945 : « Famille Grenier-Godard 43, rue Saumaise Dijon Côte-d’Or vous informons Grenier-Goddard (sic) née 12/8/1900 actuellement soignée Lazaret à Aichach Bavièresous protection armée alliée ».Blanche est de retour à Dijon courant juin. Son obsession est de retrouverson fils René. Son dernier contact avec lui remonte à avril 1944, lors de la condamnation au tribunal de Breslau. Un avis de recherche paraît dans Le Bien Public des 7 et 8 juillet 1945. Blanche rejoint le centre de convalescence du Crassier situé au pied du Jura près de Nyon en Suisse. Crassier est un village suisse frontalier situé dans le cantonde Vaud. Elle est accueillie avec Jean au Chalet-des-Bois.Une insertion est prévue, suite à cette demande, dans Le Patriote résistant et dans le Bulletin de l’Amicale de Gross-Rosen. Il est possible par ce biais de trouver des camarades déportés qui auraient connu René. Cette démarche est fructueuse car plusieurs camarades ayant connu René sont ainsi retrouvés. Le témoin décisif dans cette recherche est Maxime Didiot. Il a été retrouvé grâce à la Fédération nationale des déportés et internés politiques. Ancien camarade de René, il écrit trois lettres entre juillet 1946 et avril 1947. C’est grâce à lui que l’on connaît certains détails de la détention de René, car il l’a côtoyé à Hinzert en 1943, puis à Breslau fin 1944, Gross-Rosen et Dora en 1945. Il est catégorique : « Madame Grenier ne reverra jamais son fils, il n’y a plus d’idée à se faire, je peux être formel après ce que j’ai vu de mes yeux ».

 

 

 

 

Poème intitulé Délivrance écrit par Blanche Grenier-Godard (avril 1945)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Courrier de la Croix-Rouge donnant des nouvelles de Blanche Grenier-Godard

ADCO, 6J 351

 

 


 

Avis de recherche de René paru dans Le Bien Public (7-8 juillet 1945)

ADCO, 20NUM 9

 

 


 

Courriers Maxime Didiot décrivant les derniers moments de René Grenier-Godard (1946-1947)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Courriers Maxime Didiot décrivant les derniers moments de René Grenier-Godard (1946-1947)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Jean et Blanche Grenier-Godard à Lausanne (1946)

Archives privées famille Grenier-Godard

 

 


 

Blanche à l'hôpital à Lausanne avec Jean (1945)

Archives privées famille Grenier-Godard

 

 


 

Courrier remis à Blanche par ses compagnes à l’occasion de sa décoration en Suisse (1946)

ADCO, 6J 351

 

 


 

L’homologation du réseau

Le groupe Grenier-Godard est officiellement homologué le 21 février 1948, non dans les réseaux des Forces françaises combattantes, mais dans les mouvements de la Résistance intérieure française. Il fait partie de la première liste des groupes de la RIF qui compte 37 noms. Parmi ces derniers, outre le « réseau » Grenier-Godard, on relève les noms de groupes plus importants : Ceux de la Résistance ; Ceux de la Libération, Libération-Nord, Libération-Sud, Front national, Francs-tireurs, Témoignage chrétien et OCM. Blanche va se charger d’établir les attestations pour les membres de son réseau. On la voit sur cette photographie à son bureau dans le salon du 43, rue Saumaise, en train d’examiner attentivement des documents. Tout cela se déroule sous le regard de René, dont le portrait ne porte pas un crêpe de deuil mais un ruban tricolore. Ce dernier élément est capital. L’énergie que Blanche déploie après son retour de Lausanne pour la reconnaissance du réseau est totalement animée par le souvenir et l’engagement de « son cher René ». Si on ne prend pas en considération cet élément essentiel, on ne peut appréhender totalement cette volonté sans faille de mettre à l’honneur tous ses agents. Mettre ses compagnons dans la lumière, c’est faire revivre René. Ce n’est pas une question de vanité personnelle, c’est une question d’hommage absolu à un fi ls mort trop jeune, engagé dans une oeuvre patriotique initiée par sa mère qui en ressent peut-être la culpabilité. Si offi ciellement le réseau est nommé « Grenier-Godard », sur le drapeau est brodée l’inscription « Réseau René Grenier-Godard ».

 

 

Homologation, du mouvement Grenier-Godard au Journal Officiel (février 1948)

ADCO, Journal Officiel 02 1948

 

 


 

Courrier de Roger Binet appelant Blanche par son pseudo "petite Maman" (1949)

ADCO, 6J 348

 

 


 

Attestation de l'appartenance de Roger Binet au réseau Grenier-Godard (1951)

ADCO, 6J 348

 

 


 

Attestation d'appartenance au réseau Grenier-Godard d'Agnès Gwose (1952)

ADCO, 6J 348

 

 


 

Carte de rapatriée d'Agnès Gwose (1945)

ADCO, 6J 348

 

 


 

Attestations d'appartenance au réseau Grenier-Godard (années 1940-1950)

ADCO, 6J 348

 

 


Blanche Grenier-Godard écrivant des attestations et des dossiers d'homologation (années 1940-1950)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Cahier avec rapports sur les membres du réseau (fin des années 1940) 

ADCO, 6J 350

 

 


Photographie René Bourdon (années 1940)

Archives privées famille Bourdon

 

 


 

Dossiers d'homologation des membres du réseau (années 1940-1950)

ADCO, 6J 348

 

 


Coupe papier (date inconnue)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Diverses enveloppes (années 1950)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Lumières et ombres

1949 et 1950 constituent deux années où la gloire et la mémoire du réseau sont exaltées à Dijon et à Paris. Le réseau étant homologué en février 1948, Blanche obtient le grade de capitaine. Un drapeau magnifi ant les valeurs du réseau est confectionné. Une plaque de marbre rappelant l’héroïsme de René et perpétuant son souvenir est apposée sur la façade de la maison familiale. « Une remise intime du drapeau » a lieu le 23 janvier 1949. Elle se déroule au 43, rue Saumaise, « maison qui était un point de ralliement, où tant d’hommes avides de liberté sont passés ». Le 8 mai 1949 a lieu la remise offi cielle du drapeau en présence du chanoine Kir, maire de Dijon. Si le 8 mai commémore la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie et la fi n de la Seconde Guerre mondiale en Europe, c’est aussi le jour de la Sainte-Jeanne-d’Arc. Pour les Grenier-Godard, Blanche en particulier, c’est une référence symbolique et plus tard, dans un éloge prononcé à l’Arc de Triomphe, l’engagement de René sera comparé à celui de Jeanne d’Arc. Conformément aux voeux de Blanche, le réseau est honoré à Paris en juillet 1950. Une trentaine de membres sont décorés dans la cour des Invalides. Parmi eux, on note la présence de Charles Savignat, garagiste de Seurre, Roger Binet, Étienne Perrault, médecin de la famille Grenier-Godard et de Louis Seurre, gendarme affecté à la brigade de Gevrey-Chambertin sous l’Occupation. Le groupe participe ensuite au ravivage de la fl amme à l’Arc de Triomphe. Jean reçoit et porte les décorations de son frère. Blanche décède le 25 mai 1974. Ses obsèques sont célébrées en l’église Saint- Michel et elle est enterrée au cimetière des Péjoces à Dijon. Une courte nécrologie paraît dans les deux journaux locaux, Le Bien Public et Les Dépêches. La période de la grande amnésie de l’histoire du réseau débute. Jean Grenier-Godard conserve à Sospel les archives de sa mère Blanche, mais il ne parle jamais de cette période. Albert Sire, lui non plus, n’évoque jamais ses activités aux côtés de Blanche et de ses deux fi ls. Roger Binet fait un témoignage oral en 1994 et rappelle les débuts de ce qui n’était pas encore un réseau. Il évoque en particulier sa première rencontre avec Blanche (alias Petite maman) et René. Les dépôts des archives du réseau aux archives départementales de la Côte-d’Or à l’automne 2019 ainsi que la découverte d’archives privées de descendants de ses membres les plus impliqués ont permis d’écrire l’histoire de ce réseau dijonnais pionnier, de rendre hommage à cette grande résistante, infatigable et déterminée, à sa famille, et à ses compagnes et compagnons.

 

 

 

Décorations de Blanche Grenier-Godard (années 1940-1950)

ADCO, 6J 351

 

 

 

 


 

Décret d'attribution de la Légion d'Honneur

ADCO, 6J 351

 


 

Carte de CVR de Blanche Grenier-Godard (1951)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Carte d'appartenance à Résistance Fer de Blanche Grenier-Godard (1948)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Carte de DIR de René Grenier-Godard (1952)

ADCO, 6J 351

 

 


Coq tricolore (date inconnue)

ADCO, 6J 351

 

 



Chapelet patriotique (date inconnue)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Courier de Georges Lucan (1949)

Archives privées Henri Courtay

 

 


 

Remise officielle du drapeau du réseau et inauguration de la plaque commémorative (8 mai 1949)

ADCO, 6J 351

 

 


 

Cérémonie à l'Arc d Triomphe (1er juillet 1950)

Archives privées Grenier-Godard

 

 


 

Décorations en miniature de Charles Savignat (années 1920 à années 1950)

Archives privées Claudie Savignat-Billaudot

 

 


 

Décorations Louis Seurre (après 1945)

Archives privées famille Seurre

 

 


 

Certificat d’appartenance aux FFI de Corentin Courtay (1er septembre 1945)

Archives privées Henri Courtay

 

 


 

Citation à l'ordre de l'armée d'Agnès Gwose (1949)

ADCO, 6J 348

 

 


 

Brochure In Memoriam de René Grenier-Godard (1946)

Archives privées famille Grenier-Godard

 

 


 

Fragment barbelé du camp de Sandbostel (années 1950)

Archives privées James Borne-Bansac

 

 


 

Carte de combattant volontaire de la Résistance de Roger Daltroff (2021)

Archives privées famille Beurtheret-Daltroff

 

 


 

 

Carte de combattant volontaire de la Résistance de Joseph Bansac (2021)

Archives privées James Borne-Bansac

 

 

 


 

Affiches annonçant un hommage à Marcel Beaufays (1945)

Archives privées Patricia Darcis

 

 

 


 

Diplômes de Passeur (1948-1950)

ADCO, 6J 351

 

 

 

 

 

 


 

Diplômes de Croix d'honneur du mérite franco-belgo-britannique

ADCO, 6J 351

 

 

 

 


 

 

 

Portrait Blanche Grenier-Godard

Jean Matrot

 

 

 

 


 

 

 

Dans l’appartement du 43, rue Saumaise à Dijon le jour de la remise du drapeau  (23 janvier 1949)

ADCO, 6J 351

 

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