Aux sources de l'histoire de Santenay (page 6/12)
Santenay à la veille de la Révolution

Santenay à la veille de la Révolution : la vie quotidienne vue à travers les archives de la justice.

Cette justice de proximité, rendue par le bailli de la justice du marquis de Santenay, homme de loi résidant à Beaune, est très décriée à la fin de l’Ancien Régime. Trop partiale, trop disparate, elle sera remplacée par la justice de paix, dont le ressort sera le canton créé à la Révolution.

Reste que l’on trouve, dans ses archives, des actes civils qui apportent un éclairage précieux sur la vie quotidienne des habitants. Sept actes civils ont été ici choisis, entre 1781 et 1789.

1781-1789

B II 864/3


 

Expertise par François Latour et Pierre Jacquelin, de Puligny, d’une pièce de vigne sise en La Carnotte.

Dans le conflit qui oppose Claude Sauvageot à Jacques « Demontaigu », les experts estiment la production probable de cette parcelle entre 1748 et 1780. Ils la calculent en fonction des améliorations apportées à la vigne, de la valeur du vin de ces années-là, et des dégâts produits par les vers et par la grêle (la grêle qui tomba la veille de la Saint-Marc 1755 « coupa presque tous les jets de vigne ce qui empêcha qu’on ne fit du vin »). L’estimation va donc de 2 à 9 feuillettes de vin suivant les années.

18 juillet 1781


 

Inventaire après décès de Louise Loiseau, veuve du vigneron Jean Moreau

Véritable photographie, l’inventaire nous fait parcourir l’habitation, le lieu où l’on fait le vin, les terres (avec leur lieu-dit) et les archives du vigneron.

Marmites de cuivre jaune ou de fonte, cruches, coffre en noyer, lit en sapin donnent une bonne idée d’un intérieur rustique.

21 mars 1787


 

Apposition de scellés sur les biens de Philippe Sauvageot

Louis Poussard, greffier de la justice de Santenay, a plaqué, sur la première page de l’acte, une empreinte du sceau qui lui sert à apposer les scellés : c’est un écu portant le chiffre (qui, comme son nom ne l’indique pas, est formé de lettres entrelacées), timbré d’une couronne de marquis ; il s’agit probablement du chiffre de M. de Parigot, marquis de Santenay, au nom duquel est rendue la justice. La présence du seigneur justicier est donc marquée au cœur des maisons des habitants quand y sont apposés les scellés.

14 août 1787


 

Tutelle des enfants mineurs de Jean Nicolle, vigneron à Santenay

Jean Nicolle laisse une veuve, Claudine Moreau, et quatre enfants mineurs, c’est-à-dire âgés de moins de 25 ans : Jean (22 ans), Claudine (20 ans), Anne (18 ans) et Jeanne (9 ans). Le juge de Santenay les assemble sous la halle de la paroisse, avec les autres membres de la famille, en conseil de famille. Il est décidé que les tuteurs seront la veuve et Georges Nicolle, le frère du défunt, qui déclarent ne savoir signer.

11 septembre 1797


 

Assemblée des habitants de Santenay pour délibérer sur les oppositions à l’assiette de la taille

Les habitants sont réunis sur la place de la halle, au son de la cloche, pour débattre de cette question fiscale : ils ne sont en effet pas d’accord avec le rôle de la taille établi par les collecteurs désignés cette année-là, tous trois de la famille Monnot.

L’acte donne le détail des chefs de famille qui « composent la plus sure et la majeure partie des habitants de Santenay » : Bardollet, Salladin, Sauvageot, Delongry, Rouhette, Nicolle, Bourbon, Moyene, Perrot, Moreau, Bonin, Demaizière, Cornette, Gaudry, Roux, Tremaux, Girardin, etc.

15 juin 1788


 

Ban des vendanges 1788

Joseph Bardollet, Joseph Delongry, Pierre Marinot et Jean Moreau, tous quatre vignerons, avaient été nommés par le juge « prudhommes (…) pour faire la visite et reconnoissance de la maturité des raisons  du finage de Santenay ». Ils se présentent devant le juge en disant qu’ils ont parcouru les vignes à différents jours, et qu’ils estiment « qu’il convient en faire la vendange » le 18 septembre. Par conséquent le juge dit qu’il tiendra ses jours (c’est-à-dire ses audiences) à Santenay les 18 et 19 septembre, et que le ban des vendanges est fixé au samedi 20 septembre. Il ordonne que le présent procès-verbal soit publié à l’issue de la messe paroissiale.

13 septembre 1788


 

Rapport de Claude Bourgoin, garde des bois, chasse et pêche du marquis de Santenay, sur une coupe de bois dans les bois seigneuriaux

Clément Joseph Bony, surpris à couper du bois du seigneur, prétend qu’il croyait avoir coupé ces bois chez Barault, un propriétaire voisin.

22 janvier 1789

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