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Les dossiers du SRPJ contiennent toujours une notice individuelle sur laquelle sont décrites de façon précise l'identité et l'activité de la personne avec au verso un résumé des motifs de l'arrestation avec photographies. Ce dossier individuel concerne Abderrahmane Fellah, arrêté à Chalon-sur-Saône pour violence et « reconstitution de ligue dissoute ». Il s'agit d'atteinte à la sûreté de l'État pour aide apportée aux « rebelles des départements algériens ». Dans ce dossier figurent également ses « fiches mouvements » qui indiquent les différentes maisons d'arrêts ou camps par lequel il est passé. On y apprend qu'il a été transféré au camp de Saint-Maurice l'Ardoise (dans le Gard) en mai 1959 et qu'il est ensuite transféré par arrêté du ministère de l'Intérieur au camp du Larzac en octobre 1959. Il fait partie des 6000 « NA » qui transitèrent dans ces camps. En effet, une ordonnance de 1958 autorise l'internement administratif ou l'assignation à résidence des « personnes dangereuses pour la sécurité publique en raison de l'aide matérielle, directe ou indirecte qu'elles apportent aux rebelles des départements algériens ». L'internement devient possible sans l'intervention d'un juge. Les centres d'assignation à résidence (CARS) sont installés dès 1957 à Mourmelon (Marne), Saint-Maurice l'Ardoise puis Thol (Ain) et au Larzac (Aveyron).

1957-1959 – Dossier individuel de surveillance du SRPJ (cote 1340 W 84 dossier n° 94260)