La négation de l'homme dans l'univers concentrationnaire (page 2/2)
Comptes rendus de conférences faites par des déportés

Une autre source permet aussi de réfléchir sur le thème du concours de cette année. Il s'agit des réunions publiques organisées dans la région par les déportés politiques rapatriés[1]. A chacune de ces réunions, un compte-rendu est établi par les services de police. Trois ont été sélectionnés[2]. Ces témoignages émouvants portent sur "la vie des déportés dans les camps en Allemagne et les crimes commis par les nazis"[3].

 

 

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8. Réunion publique du Comité des déportés politiques de Saint-Claude, à la Maison du peuple (1000 personnes environ)

Jean Dupin « s’attacha à démontrer que les Allemands restaient nos ennemis n° 1 et qu’il ne pouvait être fait aucune différence entre les ‘bons et les mauvais’ ».

Jane Jeunet dite Jane Darboy dit qu’il ne faut pas que « le déporté serve de ‘couverture’ aux résistants de la dernière heure, ni aux politiciens. Elle s’attarda sur les profiteurs de guerre et les trafiquants du marché noir ».

« Des déportés vendirent au public deux poèmes de [Jane Darboy], notamment celui intitulé Vision d’horreur dont elle venait de donner lecture aux auditeurs ».

24 juillet 1945 (compte rendu du 25)

40 M 265

 


 

 

 

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9. Réunion publique au Stade nautique de Morteau (plus de 400 personnes)

Gilbert Ménie (Dachau) parla « des atrocités sans nom dont il fut le témoin, commises par les S.S. allemands, sous le regard indifférent des populations allemandes. Il déclara que l’épuration devait se faire jusqu’au bout, sans égard pour la personnalité en cause, que tant que cette épuration ne sera pas terminée, la France ne pourra redevenir ce qu’elle était avant la guerre ».

1er août 1945

40 M 265

 


 

 

 

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10. Réunion publique à la Salle des fêtes de Dole (1500 personnes environ)

Marcel Roux, d’Arbois, « explique comment la solidarité, la fraternité entre les détenus a été longue à se produire en raison des dispositions prises par les Allemands pour empêcher le rapprochement de ces malheureux. Il dit la désillusion ressentie par les déportés à leur retour en France et termine en faisant appel à l’Union de tous les Français pour reconstruire notre pays ».

L’abbé Schumacher « explique comment les Allemands qui, dans leurs écrits ou propos, prétendaient défendre la chrétienté, persécutaient les prêtres ou les empêchaient de porter les secours spirituels à leurs compagnons d’infortune ».

3 août 1945

40 M 265

 



[1] ADCO, 40 M 265.

[2] Ibid., comptes rendus du 25 juillet 1945, du 2 et du 3 août 1945.

[3] Ibid., compte rendu du 25 juillet 1945.

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