Ces documents ont été sélectionnés et présentés à l’occasion de l’accueil aux Archives départementales, le samedi 7 janvier 2023, de l’Assemblée générale du Groupement de la Côte-d’Or de la Société nationale des Meilleurs ouvriers de France (MOF 21), présidée par M. Bruno Saint-Yves.
Le maître doit « bien et loyalment instruire » son apprenti, lequel devra verser 6 francs au maître en trois fois : 2 francs à Noël, 2 francs à la Pentecôte et 2 francs à la Toussaint. Le maître devra tenir le jeune Laurent « en son hostel et compaignie », et lui fournir « vivre de bouche et chaussure de soulers ». Tondre les draps, c'est les coucher et les rendre plus unis avec des forces, des tapis ou des couvertures.ADCO, B 11330*, f.56
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2. « Marchef pour un apprentif mareschal » (1580) Par-devant Pierre Bonyard, notaire à Bèze, est passé un contrat d'apprentissage entre Grégoire Chapperon que Jehan Quantin, maréchal-ferrant à Bèze, prend comme apprenti pour deux ans. Grégoire devra servir son maître pour toutes « affaires licites et honnestes ». ADCO, E 2250
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3. Statuts et ordonnances des apothicaires de Dijon (1614) Ces « Ordonnances sur l’art et mestier d’appoticaire de la ville de Dijon pour estre gardées et observées par les maistres appoticaires » consistent en 26 articles, dont les 6 premiers traitent des apprentis : 1. Les 3 années d’apprentissage sont réduites à 2 pour les fils des maîtres apothicaires ; ADCO, 1 J0 917* |
« Un apprentif est docile ; il écoute son maître, il profite de ses leçons, et il devient maître », écrit, à la fin du XVIIe siècle, Jean de la Bruyère, dans « Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle », XV, 2 (1688). Edme Jobard entre en apprentissage pour deux ans chez Edme Lestrat, « tissier en toile » à Molesme. L'acte est passé par-devant un notaire de la Molesme, Etienne Jazu. Le maître s'engage à « luy apprendre à travailler du mestier de tissier en toile » ; il a l'autorisation de louer son apprenti pour les moissons. Il s'engage à lui fournir un justaucorps en boige et en droguet. L'apprenti devra « obéir » à son maître et le « servir ».ADCO, E 2589
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6. Contrat d'apprentissage de chirurgie (1715)
L'équivalent actuel de cet apprentissage en chirurgie est le stage en service de chirurgie que font les étudiants en médecine - qui bénéficient au préalable de longues et solides enseignement de médecine, ce qui n'était pas le cas voici trois siècles. Mais, comme l'écrit en 1688 La Bruyère ( « Les Caractères », XVI) « il n'est aucun métier qui n'ait son apprentissage ». Nicolas Carré, maître chirurgien à Dijon, prend en apprentissage le fils de son défunt collègue Hector Houdaille. Pour ces deux années, Jean-Baptiste Houdaille devra verser 220 livres au maître, correspondant, entre autres, au logement et à la nourriture. Carré devra lui « apprendre l'art de la chirurgie et l'intelligence qu'il y a, sans luy en celer autre chose » ; l'apprenti devrai obéir au maître en tout ce qu'il lui commandera. Cette discipline évoque celle qui était en usage chez les compagnons, dans la vie quotidienne communautaire, au moins jusque dans les années 1980 : exigeante, voire inflexible, elle était l'héritière des prescriptions d'Ancien Régime en matière de savoir-être.
ADCO, 4 E 1/553 |
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8. Peut-on être reçu maître dans une ville autre que celle où l'on a été apprenti ? (1755)L'arrêt du Conseil du 25 mars 1755 permet aux apprentis d'être admis à la maîtrise dans une autre ville que celle où ils ont fait leur apprentissage, sauf à Paris, Lyon, Lille et Rouen - qui ont dû faire du lobbying auprès de Louis XV pour jouir de ce privilège un rien... corporatiste ! ADCO, C 26 |
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10. Table des contrats d'apprentissage passés par-devant Jacques Lochin,notaire à Semur-en-Auxois (1779-1827)Le notaire Jacques Lochin est particulièrement bien organisé : il tient des tables alphabétiques distinctes pour 10 sortes d'actes, dont les contrats d'apprentissage forment la 3e catégorie. Chaque entrée mentionne le nom de l'apprenti, la date et l'acte (qui permet de le retrouver parmi les minutes du notaires) et, parfois, le nom du maître. Les actes sont peu nombreux à partir de la Révolution, car le contrat d'apprentissage n'est vraiment relancé que par la loi du 22 février 1851, qui le rend obligatoire, même s'il pouvait être aussi... oral, ce qui rendait son application aléatoire. ADCO, 4 E 107/253 |
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11. La destinée révolutionnaire d’une fondation de 1744pour l’apprentissage à Arnay-sur-Arroux (an III)Le 10 janvier, la veuve Maussant avait créé, par testament, une fondation annuelle de 100 livres pour financer deux contrats d’apprentissage à Arnay-le-Duc. Ses héritiers doivent s’acquitter de cette somme. En l’an III, il s’agit de la veuve Languet, qui écrit, en tant qu’usufruitière de son défunt mari, au district d’Arnay-sur-Arroux (nom révolutionnaire d’Arnay-le-Duc) que ces fonds ont été déclarés faire partie des biens de la nation. Autrement dit la fondation et les fonds ont été nationalisés, sans qu’il ne soit plus possible de les « flécher » pour l’apprentissage. Mme Languet demande à qui elle doit verser la rente et même le capital.L’abolition des corporations et la nationalisation des fondations, à la Révolution, a profondément désorganisé le système ancien d’apprentissage.ADCO, L 1204
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13. Contestation au sujet de la non-exécution d'un contrat d'apprentissage de charpentier (1876)François Pagand, cultivateur à Talmay, avait placé en 1874 son fils Pierre chez le charpentier Gaucher, pour qu'il y fasse deux ans d'apprentissage. Par l'article 1 du contrat, passé sous seing privé, le maître s'engageait à « lui enseigner progressivement et complètement le métier de charpentier et à lui donner tous les moyens de devenir un bon ouvrier » ; il ne devrai pas travailler plus de 12 heures par jour ni la nuit... Mais le jeune apprenti n’est pas très assidu et le maître réclame l’indemnité prévue en pareil cas par l’article 6 du contrat de 1874. Le dossier de la procédure de la justice de paix de Pontailler-sur-Saône comprend la feuille de pointage quotidien de Pierre Pagand. ADCO, U XIII Mf 10
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14. « Comité dijonnais de patronage des apprentis des deux sexes employés dans lecommerce de l'industrie » : statuts (1909)L'avant-propos souligne que le « révolution industrielle » survenue depuis 50 ans « a amené, dans l'ensemble bien entendu, une décroissance professionnelle des ouvriers français ». Le Comité entend remédier à cette « crise » en formant des apprentis « des deux sexes ». Les buts du comité sont la facilitation et la stimulation ; il entend aussi veiller au bien-être moral et matériel des apprentis, organiser leur instruction professionnelle et technique. « Toutes discussions politiques ou religieuses sont formellement interdites » au sein du Comité. ADCO, 10 M 15 |
15. Contrat d'apprentissage et son annexe (1931)
Louis Nicol, âgé de 16 ans, va faire 3 ans d'apprentissage chez Jean Comte, menuisier à Bierry-les-Belles-Fontaines (Yonne, mais à la frontière de la Côte-d'Or). Au bas du formulaire imprimé est collée une annexe rappelant aux entreprises qu'ils doivent laisser leurs apprentis suivre « les cours professionnels obligatoires » (en vertu de la loi Astier du 25 juillet 1919 relative à l'organisation de l'enseignement technique, industriel et commercial), qui duraient entre 4 et 8 heures par semaine. La tentation devait être forte, pour les maîtres d’apprentissage, d’exploiter au maximum leurs apprentis sans leur laisser le temps de suivre la formation théorique pourtant prévue dans le contrat. ADCO, E DEP. 88/19 |
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