Hugues Maret, né à Dijon en 1763, fut un collaborateur très étroit de l’empereur Napoléon (comme ministre-secrétaire d’État), qui le fit duc de Bassano en 1809. En 1838, il a 75 ans, et il est président du Comité provisoire qui appelle de ses vœux le train pour la Bourgogne. Lettre saisissante, de la part de cet homme de l’Ancien Régime (fils du docteur Maret, il est avocat au Parlement de Bourgogne), qui a brillé sous la Révolution (il fut ambassadeur à Naples en 1793) et surtout sous l’Empire, et qui voit, au soir de sa vie (sa signature tremblote et il meurt l’année suivante en 1839), tout l’intérêt de cette nouveauté pour la Bourgogne :
Nous appartenons tous à l’ancienne Bourgogne, et nous n’avons pu nous defendre d’un sentiment de regret et presque de jalousie en voyant des contrées, qui ne sont pas plus importantes que notre belle province, entrer avant elle en jouissance d’un moyen de communication qui promet de si grands avantages à l’agriculture, au commerce et à l’industrie, et qui doit avoir une si utile influence sur le mouvement des affaires.
La signature du duc de Bassano, mise au bas de cette demande instante, renferme à elle seule l’éclat scientifique de Dijon au XVIIIe siècle, l’ardeur organisatrice du Premier Empire et l’enthousiasme de la Monarchie de Juillet pour le progrès économique.
10 août 1838
ADCO, 6 S 1 a 1
Les seules lignes alors en exploitation sont Paris-Ablon, Strasbourg-Mulhouse et Feurs-Lyon. Pour rallier Paris à Dijon, plusieurs trajets sont envisagés : par Everly, Troyes, Châtillon-sur-Seine, Aignay-le-Duc et Til-Châtel (projet Arnollet) ; par Sens, Tonnerre, Semur-en-Auxois (qui y eut sans doute sauvé sa sous-préfecture en 1926) et Pouilly-en-Auxois (projet Polonceau, La Rupelle, Leblanc et Parandier) ; par Lagny, Ramerupt, Bar-sur-Aube, Auberive et Til-Châtel (projet Courtois).
On a le sentiment, dans ces années-là, que tout est possible !
Années 1840
ADCO, 6 S 1 a 1
Le « tableau de la marche des trains » indique qu’il y a trois allers et retours chaque jour entre les deux villes. Le direct met 1 h 48, tandis que l’omnibus met 2 h 13. Il s’agit d’une section du Paris-Lyon.
1849
ADCO, 6 S 1 a 15
Is, plus proche que Lux, est leur ville de ressource, « notre commerce agricole ainsi que celui de toute la montagne », comme ils l’écrivent avant d’apposer leurs 25 signatures. On retrouve parmi les habitants plusieurs Pralon, Degret, Deschamps, Lieutet ou encore Almelet.
24 mars 1860
ADCO, 6 S 5 a 3
Le tracé par Lux, Chazeuil, Chassigny et Balesmes détaille les cotes de remblais, du rail, du terrain et des déblais. Le profil est dessiné à l’encre rouge et noire ; il est rehaussé de lavis jaune et rose.
20 février 1861
ADCO, 6 S 5 a 2
Pour compléter les lignes de chemins de fer, on prévoit des lignes de tramways de Lamargelle à Is-sur-Tille et de Saint-Seine-l’Abbaye à Aignay-le-Duc. Le préfet autorise les équipes de Chassin, ingénieur-directeur des tramways de la Côte-d’Or, à pénétrer pour ce faire dans les propriétés privées.
11 mai 1891
ADCO, 8 S
Une enquête publique est lancée pour peser les avantages et les inconvénients de la création de garages près des places Saint-Bernard et Darcy, près de l’entrée du Vélodrome (alors aux allées du Parc) et au coin de la rue des Godrans et de la rue de la Liberté (le « Coin du Miroir »).
29 avril 1895
ADCO, 9 S 1 a 3
En 1896, dans le cadre de l’Alliance franco-russe, le tsar Nicolas II et la tsarine née Alix de Hesse-Darmstadt, viennent en France assister à la Grande Revue de Reims. La Compagnie a joué un rôle dans la réussite de ces manifestations que soulignent les ministres de la Guerre (qui n’est autre que le général André, né à Nuits-Saint-Georges en 1838) et des Travaux publics : tant pour la « concentration » et la « dislocation » des troupes que pour le transport des personnalités, au premier rang desquels figurent « LL. MM. l’Empereur et l’Impératrice de Russie. » On peut simplement s’étonner que les félicitations arrivent cinq ans après ces grandes manœuvres...
27 septembre 1901
ADCO, 6 S a 14
Dues à Remy Gorget, ces photographies montrent non seulement le réseau, mais aussi des vues de sites et de monuments que le chemin de fer permettait aux voyageurs de découvrir. Outre les traditionnelles vues de Dijon et de Beaune, on a la surprise d’y voir l’arbre de la Liberté de Licey, des chaumières du Morvan, ou encore la scierie de pierres de Nod-sur-Seine...
Début du XXe siècle
ADCO, 29 Fi
Chaque double page comprend, à gauche, les plaintes et, à droite, la réponse du commissaire de surveillance administrative (au titre du contrôle de l’État).
Les principaux problèmes relevés sont : difficultés à ouvrir les portes à cause du froid ; surcharge du train dû à une affluence exceptionnelle ; retard ; problème de consignes ; déraillement ; soldat ivre qui vomit partout ; cages à porcs ; inadaptation de la destination d’un « brave permissionnaire » avec le billet qu’il demande ; réclamation de la comtesse de Beaurepaire, bloquée une nuit du 31 décembre dans le train, et qui « réclame du feu, du pain et une indemnité » ; trop longue fermeture des barrières ; fermeture du guichet.
1906-1938
ADCO, 1 J0/558
Ce que le rapport de Bon, inspecteur principal de police de sûreté, appelle une « activité terroriste » est naturellement une action des maquis, actifs surtout à partir de 1942. En 1943 et surtout en 1944, les attentats à l’explosif sur les voies de chemin de fer sont très nombreux en Bourgogne.
9 septembre 1943
ADCO, 1072 W 4-753
Le lundi 23 juillet 1962, l’Express 53 Paris-Marseille a déraillé à l’entrée du viaduc de la Combe de Fins à Velars-sur-Ouche. L’une des voitures tombe dans le vide. On déplore 39 morts et 47 blessés graves. Un album de photographies (y compris aériennes) donne des détails techniques sur la catastrophe.
24 juillet 1962
ADCO, 2275 W 11
Sous l’égide du Comité d’études et d’aménagement du Morvan (CEAM), l’association, dont le siège social est à Saulieu et le secrétariat à Liernais, tente de drainer dans le Morvan touristes et cyclistes venus en Bourgogne en TGV.
30 janvier 1987
54 J 133
Ce dossier provient de la documentation réunie par Jean-François Bazin (1942-2020), grand élu et grand connaisseur de la Bourgogne. Président du Conseil régional de Bourgogne, il écrivit quantité d’ouvrages et d’articles sur l’histoire et l’économie de la région. Ses curiosités étaient multiformes, et son érudition, très sûre.
L’enjeu de ce nouveau TGV est de relier les régions Bourgogne, Franche-Comté et Alsace.
Juin 1993
ADCO, 127 J 37
La convention relative au financement aux modalités générales d’exécution d’avant-projet sommaire du TGV Rhin-Rhône est transmise à Louis de Broissia, président du Conseil général par son directeur de cabinet, François-Xavier Dugourd (FXD), au début de décembre 1995. Le Président apostille (« Vu ») le post-it.
La branche de la LGV Rhin-Rhône (entre Villers-les-Pots en Côte-d’Or, et Petit-Croix dans le territoire de Belfort) est inaugurée le 8 septembre 2011 par Nicolas Sarkozy, président de la République ; elle est ouverte à la circulation le 11 décembre 2011.
À toutes les phases du projet, une information est donnée aux grands élus, ce qui vaut à ce dossier d’avoir été versé aux Archives départementales dans le fonds du cabinet de Louis de Broissia, président du conseil général de la Côte-d’Or de 1994 à 2008.
Décembre 1995
ADCO, 2264 W 234
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