Aux temps des châteaux (page 3/6)
Le château, centre de production, lieu de pouvoir, de commander et de juger

 

Terrier de Duesme, 1243-1398 (A.D.C.O., B 1043, non représenté) 

Les tenanciers s’acquittent de leurs redevances en argent, en orge, en froment, en avoine ou en cire.

 

 

Jardins du château de Lantenay, 1789 (A.D.C.O., E 157)

A côté d’espaces d’agrément (fleurs, petit jardin chinois, parterre, lilas, rosiers, orangerie) le château exploite surtout un potager, un verger avec des abricotiers, pruniers, groseilliers, fruitiers, un  carré de vigne et des terres labourables.

Les différentes productions apparaissent avec précision : le château est aussi le centre d’une exploitation agricole.

 

 

Plan de la seigneurie du Layer (Saulon-la-Chapelle), 1707 (A.D.C.O., E 577)

Véritable schéma, ce plan montre la répartition et l’importance des parcelles du seigneur, des paysans et de la communauté. Le château occupe le centre de la seigneurie, sur une plate-forme circulaire doublement fossoyée ; autour de lui sa basse-cour, ses jardins, ses vergers et sa réserve. Les terres labourables occupent plutôt la partie orientale : celles du seigneur en vastes parcelles compactes, celles des paysans, en étroites lanières ; cet émiettement est lié au partage des héritages et à la lourde charrue. Puis viennent les terres de corvées et les bois, qui appartiennent tous à la noblesse ou au clergé. Au couchant, près du cours d’eau, le seigneur partage les prés et pasquiers avec la communauté paysanne. La  proportion des terres du seigneur semble, ici, supérieure à la moyenne des terres nobiliaires dans le royaume.

Le journal, terre labourée en un jour, est ici le petit journal de près de 23 ares de terre, la soiture, ou grand journal, mesure une superficie de prés de plus de 34 ares. La bise, le midi, le levant et le couchant donnent l’orientation du plan.

 

 

 Plan d’une partie de la seigneurie de Chamblanc, 1713 (A.D.C.O., E 961)

Nous retrouvons autour de la représentation assez naïve du château, bien intégré ici au village, les meix ou manses paysans, puis la répartition des parcelles du seigneur et des tenanciers. L’emplacement d’une motte castrale se distingue sur le pourtour du village.

 

 

Manuels de la seigneurie de Magny-sur-Tille, 1637-1655 (A.D.C.O., E 329, non représenté) et

1763-1767 (A.D.C.O., E 330, non représenté)

 

Les de Brosses, seigneurs de Magny, issus de la noblesse de robe, exigent au XVIIe siècle de l’un de leurs tenanciers, Louis Louchot, les redevances seigneuriales obtenues dès le Moyen Age. Pour son meix, il doit une corvée et une poule de taille dont il s’acquitte régulièrement de 1637 à 1642.

Le droit seigneurial de condamner les habitants de la seigneurie sur le seul rapport du sergent à ses ordres, est plusieurs fois rappelé en 1763. Les droits de justice constituent un revenu recherché par ces châtelains, dans le cadre de la réaction aristocratique et de la gestion rigoureuse des terres nobiliaires achetées par les parlementaires.

Le château, du Moyen Age au XVIIIe siècle, demeure le centre d’une structure de production qui ne doit pas devenir une simple structure d’exploitation en négligeant le rôle de protection et d’administration assuré par le seigneur sur ses paysans en contrepartie des redevances qui lui sont versées.

 

 

Première page Page précédente Page 3 / 6 Page suivante Dernière page